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de nśgocier la paix entre le palais et les rśvoltśs, yisait justement k empecher 1’instauration d’un nouveau rśgime. Ces deux ambassades refletent la marche des śvśnements et, par la, les cbangements qui avaient lieu dans le rapport de forces, de meme que les cbangements produits par des ententes plus ou moins śphśmeres entre des fractions des deux groupements. Ainsi, la premiere ambassade a probablement eu lieu dans des circonstances od le groupement sśnatorial śtait assez uni pour pouvoir formuler des eonditions comminatoires, tandis que la seconde ambassade rŚYele la dśfection d’une partie de ce groupement qui, aprśs de laborieuses nśgociations, a conclu une entente avec le groupement militaire. Ce der-nier a probablement exercś une action intense en ce sens durant toute la pśriode qui a suiYi la fameuse entreYue entre l’empereur et les chefs militaires 18. Car malgrś l’esprit critique dont il fait preuve en toutes circonstances, Psellos — et avec lui beaucoup d’autres — soubaitait au fond le maintien du rśgime. La maniśre dont se dśroulerent les nśgociations et 1’inŚYitable eollision qui se produisit entre les deux positions contraires dśvoilent en lignes gśnśrales ce que se proposait 1’insurrection de 1057 : « .. .Leur volontś, dśja meme auparaYant, śtait de soumettre au parti militaire tout 1’Empire romain, de devenir les sujets d’un gśnśral empereur et de mettre fin a la succession pobtique de l’Empire...»1B. Ce passage fait ressortir l’existence d’un programme comprenant trois points principaux : 1) remplacement du rśgime politique sśnatorial par un rśgime politique militaire; 2) concentration du pouvoir entre les mains d’un gśnśral-empereur; 3) śtablissement d’un gouvernement non au-tocratique exercś par le corps militaire dans son ensemble. Tel śtait le programme de 1’insurrection. A quel moment et de quelle maniere Isaac Comnene a commencś k s’en ścarter, on ne peut l’affirmer de faęon prścise; probablement des le dśbut de son regne. Le fait est que l’ensemble de rśformes qui caractśrisent sa politique intśrieure le mon-trent dścidś k respecter en partie le premier point, intśgralement le se-cond et k rejeter entierement le troisieme.
Certaines oirconstances que l’on releYe au cours de 1’insurrection suggerent qu’entre les buts de celle-ci et ceux d’Isaac Comnene la con-cordance n’śtait pas parfaite. L’homme qui aurait pu le mieux, semble-t-il, rśaliser le programme gśnśral de 1’insurrection śtait sans doute Katakalon Kśkaumśnos. Tres tót, on voit naitre une mśsentente due k la crainte
11 Yoir le commentaire dans ce sens des deux ambassades chez A. Miller, Ambassades de Michel Psellos auprls de Vusurpateur Isaac Comnłne, dans Comples rcndus de VAcadimie des Inscnptions et Belles-Lettres, t. III, 1867, pp. 193—199 et surtout chez L. Brćhier, Le schisme..., pp. 257—258; v. aussi J. B. Bury, op. cit, p. 207, qui souligne le fait qu’Isaac Comnene n’a pu monter sur le tróne qu*apres avoir obtenu le soutien d*une partie du parti civil.
lf PseUos, II, p. 86 : « ,EPoóXovto xal 7rpÓTepov t6 OTpaTicoTŁXÓv Ęu(i.7rav t£> xpoĆTOę Tcoptaltoy u7rO7rOŁ7;oacj0aL xal 0703x001 Yev^aŁ ^Tpar/)Y^ auTOxpaxopŁ, xat tt)v Tcohmytrp xaxaXuaaŁ ttjc; PacnXela<; 8loc8oxtjv •; la m^me ldće chez Zonaras, III, p. 659.