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— L'epoque « chimiąue » de Achard a la periode d'entre les deux guerres.
— L'epoque « mais » de 1930 a 1960.
— L'ćpoque «scientifique» consequence des decouvertes de Mendel et du developpement de la genetique.
I. - L'EPOQUE « CHIMIQUE ».
La chimie domine toute la science du XIXC siecle, ses decouvertes sont nombreuses et penetrent rapidemcnt dans la techniąue industrielle. La betterave n'echappe pas a son emprise. 11 s’agit d'augmenter la tcneur en sucre; de 1'ordre de 7 %, celle-ci sera amenee rapidement entre 15 et 17 %. Au debut, on utilise la methode des bains d'eau salee, qui est appliąuee a la sćlection massale par les Allemands d'abord, puis par les Franęais. Vilmorin en 1856 publie ses etudes sur la methode du lingo! qui consiste a determiner la richessc du jus de la betterave en pesant un lingot d’argent plongć dans un jus obtenu par pression et donc soumis a la poussee d'Archimćde. Florimond Pesprez, en 1860, va trouver le Profcsscur Charles Viollette a la faculte des Sciences de Lille et ils mettent au point a Cappelle une methode de dosage du saccharose par hydrolyse et dosage des sucres reducteurs resultants, par precipitation de l'oxydule de cuivre — dcux chaines d'analyse permettent d'analyser 2.000 betteraves par jour — ce travail considerable n'est malheureusement applique qu'a une simple selection massale. Louis Vii.morin lui-meme, dans sa publication dc 1856, ne signale la selection genealogique que dans une notę explicative :
« La puissance de transmission des caracteres etant le point essentiel a determiner, on conęoit combien il etait necessaire de rćcolter separement les graines de chaque plante; cela ma amene k possedcr un etat civil et une genealogie parfaitement correcte de toutes mes plantes depuis le commencement de l'expe-rience. »
Dans le texte il donnę le resultat de cette etude :
« 11 m;est arrive cłe conserver pour la reproduction des racines d'egale richesse, et de voir que la descendance de ces racines donnait:
— tantót un lot a moyenne tres elevee et sans ecarts prononces ;
— tantót, avec une moyenne plus basse, des ćcarts considerables produisant ainsi des maxima exceptionnels;
— tantót, enfin, des lots decidement mauvais et dont la descendance devait etre completement abandonnee.»
En fait, tes phenom^nes de la reproduction n’etaient pas clairs pour les scicnti-fiques de l'epoquc. La notion de plantes allogames et autogames leur ćtait etrangerc ct on verra jusqu'a la fin du XIXC siócle des sćleclionneurs choisissant les plus
bcaux epis dans un champ de bić, en esperant y trouvcr une amelioration continue comme ils l'avaient obtenue avec la betterave : les experiences de Johannsen ne datent que de 1903.
Cc qui parait avoir domine les hypolheses dc travail des selectionneurs du XlXr sieclc, c#est Tidee tenant compte des consequences & la fois cle la consanguinite et cle la vigueur des hybrides resultant des travaux sur les animaux. Consanguinitć pour lixer les caractórcs : Ic lravail des freres Collins sur les Shorthorns a la lin du XVIIIe sićcle cl son succćs avaient momre Tefficacite de la methode. Vigueur hybride que Ton connaissait depuis longtemps, et dont Tapplication pratique dans le « croisement industriel », notamment chez le mouton, illustrait aux yeux de tous 1'importance.