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Actualitć de 1’Archeologie. 195

La difference entre les deux etudes faites sur la Beauce est peu importante, et l’on y observe donc que plus de la moitie des sites gallo-romains datables sont encore occupes au Bas-Empire. Ce chifTre, sur la meme base de calcul, tombe donc a moins d’un site sur cinq dans le sud du Berry.

De telles differences regionales (de 20 a 70 % de survie, au moins) sont mises en lumiere pour le nord de la Gaule par Paul Van Ossel (p. 68...).

II serait important de s’interroger sur la significa-tion de ces divergences...

Sur le Bas-Empire, il est egalement utile de signa-ler Pouvrage de Tamara Lewit (1991), qui s’attache a la place de la production agricole dans Peconomie romaine aux III^C et IV^e siecles (Provinces occidenta-les): j’aurai sans doute Poccasion d’y revenir.

71.    Archeologie environnementale. — II est encore rare de voir aborder la question de renvironnement sur les sites ruraux gallo-romains : aussi faut-il saluer la tentative de P. Freytet et al. (1989) a propos de la villa limousine de La Vedrenne (Creuse). Mais Pin-tention ne suffit malheureusement pas a nourrir un discours ou les Sciences appliquees, ici sous le terme generique de “ pluridisciplinarite”, apparaissent en fait plaquees, les developpements purement archeo-logiques etant totalement dissocies des contributions du geomorphologue, puis du palynologue. On voit mai en efTet ce qui autorise k penser que la partie inferieure du diagramme pollinique presente, realise dans les tourbes d’un vallon a plus de 200 m au nord de la villa, correspond a la periode gallo-romaine et donc a 1’occupation de la villa (meme si ceci n’est presente que comme une hypothese). On sait bien en efTet aujourd’hui que des depóts de tourbes se sont constitues dans nos regions a des dates tres recentes (Moyen-Age ou periode post-medievale). De plus, la relation de la stratigraphie du sondage et du diagramme avec les datations C14 (Ages du Bronze et du Fer) est pour le moins peu claire. La quantite de pollens de cereales est en tout cas etonnante, et ce presque des la base du diagramme.

A noter, dans le meme domaine de Penvironne-ment et de 1’application de la palynologie a 1’etude de 1’occupation du sol, un important recueil sur une region beaucoup plus meridionale, entre le massif de la Sainte-Victoire et des Alpilles: LEVEAU ei PRO-vansal 1993 ; voir ci-dessous, notę 81.

72.    Villes et campagnes. — Les relations entre la ville et la campagne, la notion de “ territoire ”, sont le theme de recherche de Pequipe nouvellement creee a

Tours “ Archeologie et Territoires ” (UPR 9018, sous la direction d’H. Galinie), qui travaille dans la dia-chronie.

Ce rapport ville-campagne, essentiel pour Pepo-que qui nous occupe en Gaule, est 1’un des sujets pri-vilegies de recherche de Philippe Leveau, et j’ai deja eu Poccasion d’evoquer ces travaux a ce sujet (chro-nique II, notę 14 ; IV, notę 36 ; V, notę 59). Ce cher-cheur a publie deux nouvelles contributions au sujet (LEVEAU 1987/1989; 1993). La derniere n’est encore qu’un pre-tirage, mais presente une analyse parti-culierement suggestive sur les rapports entre la ville et son territoire - et sur la notion meme de territoire — dans le monde romain. Meme si, faute de documents textuels ou epigraphiques, la Gaule fait un peu figurę de parent pauvre, son examen critique du vocabulaire latin en la matiere (ager, civitas,fmes, leugae, pertica, provincia, regio, territorium...) est extremement precieux.

73.    Dśmographie de la Gaule. — J’ai deja aborde ici cette question (chronique IV, notę 37). Elle a ete recemment examinee avec quelque detail par Robert Etienne (1988).

L’auteur reste extremement prudent sur une esti-mation globale et ne conclut pratiquement pas. Quant a la population strictement rurale, il considere comme un minimum, au Haut-Empire, le chifTre de 6,3 M., commc un maximum, celui de 8,55 M. (p. 85-86).

Cette estimation reste largement inferieure a celle que j'ai proposee (FERDIERE 1988, 1: 86), a plus de 11 M., sur des bases somme toute assez minima-listes.

Le debat reste donc ouvert, et Ton attend que des chercheurs se risquent courageusement a des statisti-ques — malheureusement toujours aventureuses -en la matiere...

74.    Typologie des villae. - Meme si la typologie n’est sans doute pas le meilleur ^ttmarqueur” de la diversite des formes des installations agricoles en Gaule romaine, Papproche morphologique est une etape indispensable, notamment dans la mesure ou Pessentiel de notre documentation en la matiere pro-vient soit de fouilles anciennes, peu fiables et tres partielles, soit de photographies aeriennes, ou man-que la dimension du temps.

Je signalerai donc ici quatre contributions recentes a la question, outre deux ouvrages mentionnes ci-dessous (notę 81), concernant Pun le Bas-Empire dans la Gaule du Nord (van ossel 1992), lautre les