Actualitć de 1’Archćologie. 251
par Alain FERDIERE
120. Occupation du sol. - (cf. mes notes n° 5, 1984, n° 19, 1987, n° 32, 1988, n° 67 et 68, 1993, n° 85,1996, n° 106,1998...)
Les travaux realisćs dans le cadre d’“Archaeo-medes Project” sur le sud-est de la France, sous la direction de Sanders van der Leeuw, sont d’un tres grand intćret, notamment au plan methodologiąue, conceptuel, ćpistćmologiąue: ils mćritent d’etre trai-tćs et examinćs en dćtail autrement que dans une courte notę de la presente chroniąue. Contentons-nous donc de signaler ici, a titre de reference bibliographi-que sur 1’occupation du sol, la contribution sur la basse vallee du Rhóne (favory, fiches, raynaud 1998). Globalement sur la meme aire geographique, on notera deux autres recentes publications, suggestives chacune dans son genre : FEUGfeRE et al. 1998, et LEVEAU 1998. Sur l’Armorique romaine (citć de Vannes), le travail de P. Naas (1999) s’appuie essen-tiellement sur les donnees de la prospection aćrienne; alors que chez les Helvetes, c’est le territoire de la ville de Vindonissa qui est etudie, de maniere originale (EBNOTHER, SCHUCANY 1999).
Pour le centre de la Gaule, et particulićrement la Rćgion Centre, signalons deux contributions nouvelles : FERDlfeRE I998b, sur 1’apport des prospec-tions et, pour la fin de l’Antiquite (completant ainsi FERDIERE 1996), et POIROT 1998, sur la commune de Neuvy-le-Roi (Indre-et-Loire).
121. Le fundus. - (cf. mes notes n° 50, 1990; n° 87,1996).
On a depuis longtemps voulu restituer, autour des villae, les limites et les dimensions des domaines (cf. par exemple rćcemment b ce sujet: COMPATANGELLO 1995; CHOUQUER 1998). Les donnćes disponibles sont d’une part textuelles et ćpigraphiques, d’autre part archeologiques, enfin morphologiques (reconstitutions des parcellaires). Les premieres se limitent & quelques zones restreintes et privilegiees, de 1’Italie par exem-ple ou de V Afrique romaine, plus rarement de la Gaule (cadastres d’Orange, notamment). II faut reconnaitre que la documentation archeologique n’est pas tres operante en la matiere, car leur misę en ceuvre et leur interpretation sont ici tr£s souvent empreintes d’a priori et de dćterminisme : c’est sans doute le cas h mon avis de la tentative de restitution du domaine de la villa de Loupian (Herault) (PELLECUER 2000), ou l’on veut circonscrire le fundus a un petit bassin versant; on sait pourtant trop en archeologie que ce qui est vraisemblable et logique est loin d’etre tou-jours vrai. Je partage donc globalement le point de vue de Rita Compatangello (op. cit.) quant h la quasi-impossibilite de restituer les domaines h partir des donnćes archćologiques, ici lićes a trop dłimponderables; meme si je crois que 1’archeologie funeraire (place des nćcropoles, des mausolćes...) est susceptible d’apporter ici des eclairages, et meme si je ne pense pas comme elle que la morphologie des parcellaires puisse non plus apporter des ćlements de rćponses plus solides sur ce sujet ; cłest d’ailleurs le point de vue de Gćrard Chouquer (op. cit.: 10): lors-que Ton constate lłexistence d’un parcellaire associć a une villay ou en arreter les limites, quand on sait notamment que le territoire agraire lie a une villa et ses limitations peuvent avoir genere des orientations parcellaires bien au-del& et bien plus tard? Ce n’est que lorsque G. Chouquer reprend b son compte les determinismes geo- et topographiques que je ne le suis plus : que sont en effet des resultats “trós vraisemblables” (loc. citJ?
122. Definition de la villa. - (cf. mes notes n° 34, 1988; n° 74, 1993; n° 108, 1998).
C’est a cette question que słattachent Philippe Leveau, Pierre Gros et Frederic Trement (1999). La dćfinition que j’ai coutume d’utiliser (par ex. FERDIERE 1988,1: 158) est en trois points : a) la villa doit etre exploitće dans le cadre du syst^me domanial (fundus), en generał plutót donc de mani&re indirecte -mais la demonstration de ce premier point n’est globalement pas du ressort de 1’archeologie (cf. ici notę n° 121) -; b) elle doit etre composee de deux parties