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254 RACF 39. 2000.

suggestifs pour mettre en lumiere 1 es rapports que Fon peut etablir en la matiere entre les donnćes textuelles et les observations de terrain, quant a 1’agronomie et aux techniques agraires.

128.    Labours et instruments agricoles. - (cf. mes notes n° 54,1990; n° 94,1996).

La question des perfectionnements de 1’araire et de 1’apparition de la charrue reste encore controversee, et j’aurai prochainement 1’occasion d’y revenir. Une Table Ronde recente de l’Universitć Librę de Bruxelles, autour de G. Raepsaet, a tout de meme permis de faire un peu le point (mignot, raepsaet 1998); il en est d’ailleurs de meme du vallus (RAEPSAET et LAMBEAU 2000). Signalons de nouvelles traces de labours croisćs, cette fois-ci dans les fau-bourgs nord de Lutece (GUYARD 1996; 1998 :45, Fig.).

129.    Cerealiculture. - (cf. ma notę n° 112,1998).

L’histoire de la culture des cereales - et sa geogra-

phie - est, en tout cas pour F Antiquite, la mai aimee de nos campagnes : les textes en parlent peu, comme de tout ce qui est le plus commun, le plus banał; quant aux donnćes archeologiques, elles sont en la matiere rares, fugaces, beaucoup moins clairement identifia-bles que par exemple pour la viticulture (cf. ici notę n° 130), grace a des ćlćments materiels clairement identifiables tels que les pressoirs, les lieux de stoc-kage avec leurs dolia, les amphores de transport... C’est pourquoi il est important de saluer quelques tra-vaux rćcents, qui consacrent des developpements par-fois importants a cette cćrćaliculture pour la Gaule : c’est notamment le cas de la these de Cćcile Jung (1999), ou - a cóte bien sur dans cette region de la viticulture - en particulier 1’ćtude des systćmes fos-soyes et des traces de parcellaires permet d’apporter sur la question de nouveaux eclairage pour la moyenne vallće du Rhóne; c’est dans une plus large mesure encore le cas de la these de Veronique Matteme (2000), qui, fondće sur 1’etude des carpores-tes de sites archćologiques du nord de la Gaule, reserve evidemment la part belle aux cereales.

130.    Viticulture. - (cf. ma notę n° 38, 1988).

Une place toujours importante est consacrće a la

culture de la vigne et k la production vinaire dans les travaux historiques et archćologiques concemant le quart sud-est de la Gaule (essentiellement Narbon-naise), ceci certainement k juste titre, meme si cet intćret tres privilegie masque sans doute parfois des rćalites agricoles non moins importantes, mais certes plus difficiles a mettre en ćvidence par les donnćes archeologiques (cf. ci-dessus notę n°129). Plusieurs types de documents son mis en oeuvre: la misę en ćvi-dence de chais (constitućs de volumineux dolia) et 1’etude de leurs capacites, comme par exemple au Molard (Dróme) (ODIOT 19%), ou encore k Loupian (Hćrault) (pellecuer 2000; cf. ici notę n° 123); decou-vertes aussi d’ateliers produisant des amphores vinai-res, parfois etroitement lies aux villae, aux domaines, comme encore k Loupian; mais aussi, plus rćcemment, en des cas de plus en plus nombreux dans des contextes de grands decapages en fouilles preventives notamment, misę au jour de vastes aires plantees en vigne, marquees par les fosses de plantation ou de provi-gnage, comme par exemple a Lapalud (Vaucluse) (boissinot 1997; cf. aussi jung 1999), ou dans differents secteurs du Languedoc central et oriental (viDAL2000).

Sans doute emprisonnes dans les images classiques du domaine autosuffisant d'une part, de la tradition-nelle polyculture mediterraneenne de Fautre, les auteurs (par ex. ODIOT 1996, et dans une certaine mesure pellecuer 2000) semblent toutefois pour la plupart hćsiter a admettre une forte specialisation de certains domaines de Narbonnaise, en tout cas au moins aux Ier-IIc siecles de notre ere, dans la viticul-ture, culture extensive sans doute, en vue d’une production vinaire de masse, destinee k Texportation; c’est pourtant bien dans ce sens que vont tant les documents textuels reexamines (cf. parex. tchernia 1986), que justement une bonne part de ces nouvelles donnćes archeologiques, comme le chai de Donzere ou le vignoble de Lapalud : une viticulture speculative, dans le cadre d’une ćconomie de marchć. II faudra a mon avis se resoudre k admettre l’existence, dans 1’ensem-ble de la Gaule comme sans doute d’ailleurs dans la plupart des provinces de 1’Empire romain, en tout cas au Haut-Empire, de villaey de domaines ultra-spćcialisćs dans telle ou telle type de production, que ce soit, selon les rćgions, la viticulture, voire 1’oleicul-ture, ou la cerealiculture, l’elevage, ou encore meme les produits manufacturćs de l’artisanat (sur ce demier point: cf. FERDIERE1999; voir ici notes n° 122 et 132).

131. L’elevage. - (cf. mes notes n° 4,1984; n° 27, 1987; n° 77, 1993; n° 98, 1996; n° 114, 1998).

L’histoire de l’elevage pyreneen fait actuellement 1’objet de recherches : un rćcent colloque en tire un premier bilan pour la pćriode antique, oh Fon notera tout particulićrement la contribution de F. Rćchin (2000), sur ces tres modestes etablissements pastoraux qui marquent les pićmonts pyreneens, et les voies de transhumance, dont trop souvent ailleurs Fanciennete est traditionnellement admise sans preuve.



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