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nśgocier avec Isaac Comnene est, de meme, significative. Le chef de la-dólśgation profite de l’occasion pour souligner, dans son histoire, 1’influence de ce personnage : « Celui-ci tenait le premier rang chez les Eomains, c’śtait le coryphśe du sćnat, ud homme en qui 1’esprit rivalisait avec la langue et la langne avec l’esprit...»n®. II est difficile de s’imaginer que celui-ci, ćtant donnć son appartenance socio-politique, ait pu s’engager dans une collaboration sincere avec Isaac Comnene. Le contraire est d’autant plus naturel que sa nomination au patriarcat avait donnś lieu a un dśbat assez violent avec 1’empereur sur la question du domaine des Manganes, qui n’avait pu que le mócontenter profondśment. Aussi est-il śyident qu’il fut l’un de ceui qui, en empechant Isaac Comnene de gouyerner, le forckrent a abdiquer.
Mais, a ce sujet, la plus grandę faute de 1’empereur fut d’avoir main-tenu, en lui laissant toute libertś, l’influence de Constantin Doucas sur les affaires publiques. Directement, mais surtout indirectement, en vśri-table « śminence grise », par 1’intermśdiaire du prśsident du sśnat Michel Psellos et du patriarchę Constantin Leichoudes, celui-ci manceuvra si bien que, paralysć dans toutes ses entreprises, Isaac Comnene dut cśder le pouvoir. Les tómoignages contemporains confirment et soulignent meme ce fait. Ainsi Attaleiates, essayant d’expliquer les raisons de l’abdi-cation d’Isaac Comnene en faveur de Constantin Doucas, montre que celle-ci est due au fait que : « ... il fut son collaborateur et son alliś en tout dans son accession a l’empire »117, par le role d’intermśdiaire qu’il joua. dans ces circonstances 118. De tout ceci il ressort que Doucas avait jouś un role important dans les óvónements de la fin du regne de Michel l’Ancien et que c’est probablement son influence sur le patriarchę et sur le sćnat qui avait dścidś la proclamation comme empereur d’Isaac Comnene. Mais il semble que ce ne fut pas la son vśritable dśsir, qu’il poursuivait au fond un tout autre but et qu’il dut accepter la proclamation d’Isaac Comnene en raison des importantes forces militaires dont celui-ci disposait. Ainsi que dans d’autres cas, Psellos dóvoile sans le vouloir la vćritś lors-qu’il affirme que, dans une certaine occasion, Constantin Doucas aurait códś de son plein grś le commandement de l’armśe a Isaac Comnene :
« Tel śtait l’exc&s de sa prudence et de son intelligence que, lorsqu’il y eut un choix a faire dans le corps des estradiots et que Comnóne fut prśfśrś aux autres chefs, cet homme, qui avait śtś dćsignś pour occuper le pou-voir, se dśmit, levote terminś, du commandement en faveur de Comnener aliant jusqu’a repousser de la pensśe et de la main ce comman-
Psellos, II, p. 93.
n? Attaleiates, p. 69 : «...8ę a&Tto mmCTWp xal <Tuvaycovt<iT7)<; 7repl tr,v (3a<jtXe£aę.
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u* Attaleiates, p. 56; L. Brehier, Le schisme..., p. 255