56 EUGEN STANESCU 22
et je ne sais si la fin en sera heureuse»7<s. Surement qu’Isaac Comnene śtait au courant de quelque chose, tout comme Psellos du reste, mais en rśalitó les deux se trouvaient sur des positions d’antagonisme politique.
Ceci, pour sur, explique le caractóre de rapiditś des róformes. L’em-pereur avait hate d’en voir les fruits sur lesquels il avait tant misś. Les diffieultśs qu’il prśvoyait, rśsultat de Popposition de tant de forces qu’il devait yaincre, Pobligeaient a śliminer toute hósitation, tout retard. Ce fait semble ressortir de la division en deux pśriodes de son regne: une pśriode concentrśe sur la politique intórieure, suivie d’une seconde pśriode consacrśe a la politique extśrieure. Et comme tout se rapporte a un regne de deux ans environ, on se rend compte de la rapiditś ayec laquelle les choses ont du se passer 77. C’est ce qui expbque le reprocbe sśvere que Psellos adresse a Isaac Comnene pour la hate avec laquelle il a tentś de mettre en ceuvre ses rśformes, qu’il estime justifiśes — śtant donnś le corps malade de FEtat — mais insuffisamment prśparśes : «... Alors qu’il fallait, ici, attendre 1’heure de 1’amputation et de la cautśrisation et ne pas porter incontinent le fer rouge dans les entrailles, la, discipliner le char avec le frein, amadouer les chevaux, les caresser avec art et les flatter de la main, apres quoi, monter sur le char et lacher bride — ainsi le fils de Philippe fit de Bucśphale un coursier docile —, lui, en voulant voir des 1’abord le char se porter tout d’un coup en ligne droite et le corps (de FEtat) deyenu un corps contrę naturę rentrer dans le yie normale,. ici brulant et tranchant, la refrónant et arretant & pleines renes les chevaux emportśs dans une course dśsordonnśe, il ne s’aperęut pas de Fśtat de maladie avant d’avoir rśglć et ótabli toutes choses...»78. Au fond, la dśnonciation du caractere de rapiditś des rćformes reprśsente un moyen indirect et mśme cachś d’exprimer son hostilitó & leur śgard.
C’est le meme sens qu’a, pour sur, la dśnonciation — que l’on ren-contre si frśquemment dans les sources contemporaines — du caractere de yiolente sśvśritó qui a accompagnś la tentative de rśalisation de ces rśformes. II existe a ce sujet une unanimitś de tómoignages, tant contem-porains que post-contemporains, qui n’śpargnent pas les dśtails concrets pour mettre en lumikre la yiolence — estimśe injuste — avec laquelle les intćrets d’un grand nombre de groupes sociaux furent frappśs. L’ścha de ces śvśnements se peręoit jusque dans la gśnćration suiyante, tel qu’on le trouve exprimś dans le commentaire de Zonaras, suivant lequel le caractóre des rśformes est symbolisś par la maniere meme dont 1’empe-
74 Psellos, II, p 109: «u7cc£>7rTeutfe te olMkoc tTux*)ę £xpÓT7)Ta»; v. A. F. Gfrorer, op. cii., p. 156; L. Brćhier, Le schisme..., p. 267.
77 Psellos, II, pp. 118-119, 128.
74 Psellos, II, pp. 118, : «£Xa$e 7ta>ę Siacp&ocpelc; npÓTepov ^ £xelva Ta^a^ xal xari-c-iTjtfaę... * de minie p. 121.