356 I/Educateur Prolćtarien
cux... ou soycz fcrmcs et inflcxil>les... et la disciplinc en sera facilitće.. Par-lez peu mais simplement... partcz toujours du concrct... touchcz 1’ame de vos elćves... sachez Ics intercsser... Ce sont des mots, devant lesijuels Pins-tituteur deroeure impuissant, decouragć porfois menie ile ne pouvoir at-teindre, si peu quo soit, a ces hauteurs źducalives...
Les pedngogues en renom cux-mćmes ne sont presentes souYcnt quc com-nie des mod^les •anarchiques de ce que pcuvent sur Peducation la puissance personncllc et le don de soi Pestalozzi ćtait tout araour et il a rćussi, plus parce qu’il se donnait totalement que par les procćdćs nouveaux qu’il avait ddcouverts. Bąknie n’esl qu’un excmple vivąnl du rayonnement in-dividuel. Et PEgliso repete inlassahlement son antienne : PAmour, le don de soi restent les grands principcs educatifs hors desquels il n’y a (jue ma-terialisme et perdition.
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Nous ne sous estimons point In puissance educativc des dispositions ge-nćreuses des individus : le don de soi, raltruisme, Pamour.
L/education individuelle suppose Pamour, rćducation est aniour. L’ćleva-tion d’un individu au contact d*un autre individu suppose la naissance spontanee ou consciente de puissants liens svmpathiques que seul autorise un altruisme impenitent. Et nous disons : Bienlicureux les e coli er s qui peuvent rencontrer sur lenr route un educateur au coeur largo qui se donnę intelligemment ; privilegies ces educatcurs qui possedent, pour doubler,
§our renforcer leur technique, ce don de rayonnement sans lequcl sans oute nul n’est totalement educateur.
Mais pratiquenienl Pamour le plus genereux, le don <le soi le plus emou-vant sont totalement impuissants ;i resoudre le problćme eduratif. Ce ne sont, helas ! que des mots destinćs a masijucr cette im puissance menie, au nom dc principes dont quelques rares personnalites seul es oni su, au cours des sieclcs, s’impregner victoricusement.
Amour, don de soi, sacrifice !
Ces cxhortations pćriodiqucs au dĆYOuement, ces appels philistins fi Pamour du mćtier, nous font, malgrć nous penser au dćbordement senti-menlal qui, en 1914, enroya au carnage tani d’hoinmes que les appels les plus enflammes ne firent jamais vibrer pour les entites patriotiijues. L’elan gćnereax dcvait -avoir raison dc tout... II ćchoua crimincllemenł devant la technique allemande et. par la suitę, ce n’est plus par des mots, ni par du sentiment qu’on mena « victorieusement » la guerre. Les mots, les grands ideaux pałrioticpies et humains on s’en servi‘ pour Iromper la masse pen. dant quc la tcchniquc — bonne ou mauraise — dominait la dćfcnse et Pat-łaque : canons, mitraillcuses, gaz. tranchees. bombardeiuent, ruses. feintes, *imes...
L/amour, seul grand principe ćducatif !
Allez donc voir ce que Pamour fait des enfants s’eliolant dans les taudis, ćonsidórez ce que Pamour de la mćre ignorante vaul a ce pauvrc avorton qui deperit dans Pair vicie, gavć d’alimcnts nocifs qui lui sont pourlant of-ferts par le plus emouvant des sacrifices...
Ne direz-Yous pas comme nous : arrnchons ces enfants au taudis. a Pin-toxication, aux soins ininlelligents ; foin dc Pamour egoisto et nveugle ! Donnons de Pair. une nourriture saine, de Pcspace pour les jeux, des sur-veillants prćpares a leurtache, et nous Yerrons Penfant reYivre et s’epanouir ii Pecart de Pamour familia!.
Mais il se lrouve,»helas ! que les ;ins redoutent ce materialisme paleń qui sapę et dćconsidere leur apologie de la souffrance. lis invoquent alors les droits sacrćs des parenfs, le sauvetage des A mes, la souverainetć de la cha-ritć et dc la pitie.
D’autres, mus par des considćralions bien plus mesquines eneore Se refu-