herbiers ou mangrove en estuaires tropicaux), microphytłque ou microbienne (DAY et al. 1989). Nous detaillerons plus loin le cas particulier de la mangrove. Cette production autotrophe, passant par une phase detritique dans le cas des vegetaux, est a la baśe d'un reśeau trophique dans lequel uńe part'iinportante des consommateurs heterotrophes est constituee par les copepodes, mysidaces et crevettes (ainsi en lagunę Ebrie, Cote d'Ivoire -ARFI et al. 1987- ou en estuaire de Sierra Leone -BAINBRIDGE 1960-).
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Les post-larves et juveniles de poissons trouvent donc en estuaire des conditions favorables, notamment une ressource phyto- et zooplanctonique abondante, variee et donc adaptee a leur capacite de capture (MAY 1974; MILLER & DUNN 1980 ; MANN 1982 ; LEGETT 1986). Le zooplancton presente en outre l'avantage d'etre plus energetique, du fait de sa forte teneur en lipides, que les invertebres benthiques
(WHITFIELD1985).
La turbidite est consideree comme un second facteur explicatif essentiel dans la mesure ou elle limite considerablement la predation des juveniles par les ichtyophages chassant a vue ; la reduction de la distance de perception augmente la probabilite d'echappement de la proie et donc le taux de survie global de la population, comme Lont mis experimentalement en evidence VINIYARD & 0'BRIEN (1976); CYRUS & BLABER (1987 a, b, c) ou GREGORY (1993).
Par ailleurs la faible profondeur propre aux zones estuariennes et intertidales limite 1'acces aux grands predateurs ichtyophages et est consideree comme un facteur favorable au developpement des juveniles (BLABER 1980; BLABER & BLABER 1980; KNEIB 1987).
La diversite d'habitats propre au milieu estuarien, comparativement au milieu marin, est une autre cause de concentration des juveniles ; FRASER & CERRI (1982) CROWDER & COOPER (1982), NELSON & BONSDORFF (1990) ont quantifie la reduction de predation liee a ce facteur en milieu dulęaquicole.
Enfin dans les cas d'estuaire a mangrove la presence de racines-echasses cree un ensemble d'abris accessibles aux seuls juveniles (KRISHNAMURTHY & PRINCE JEYASEELAN 1981 ; THAYER et al. 1987 ; ROBERTSON & DUKE 1987), et 1'ombre creee par la masse foliaire reduit les contrastes, diminuant la distance de perception des proies par les predateurs (HELFMAN 1981) ; ces deux processus contribuent egalement a diminuer la pression de predation sur les juveniles.
Outre les avantages que presente la zonę estuarienne pour les post-larves et juveniles, deux autres facteurs contribuent a expliquer le role de nourricerie joue par les estuaires. II s'agit d'une part de la plasticite des juveniles vis a vis des conditions de salinite et de temperaturę dans le milieu (HOLLIDAY 1965 ; BLABER & BLABER 1980,
V: Źludc biologicjuc.
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