68 EUGEN' STANESCU 34
son veritable organisateur et chef, comme l’auteur de la yictoire et, par consćquent, avee peut-etre plus de droits au tróne 121. Or, apres la nomi-nation de Katakalon Kćkaumćnos, le lendemain de 1’intronisation, a la dignitó de curopalate* Ce personnage ne sera plus jamais mentionnć ni par l’auteur en ąuestion 122, ni par d’autreS sources, d’ou l’on peut conclure qu’il s’est retiró de la yie publiąue. Ce fait aura śte dóterminó en partie par une rancune parsonnelle de Katakalon K kaumónos de ce qu’il n’avait pas acąuis, en meme tempS que sa haute lonction, l’influence a laquelle il estimait ayoir droit, mais aussi par son mćcontentement a Pćgard des mesures de dćmobilisation rapide prises par Isaac Comnene. La position de Katakalon Kćkaumónos reflótait certainement 1’aliónation de& sentiments d’une bonne partie de la caste militaire a l’ćgard de l’empereur 12S. Ainsi donc, loin de gagner de nouyeaux partisans par les mesures prises, celui-ci a perdu ceux qu’il avait. Le fait que l’ouvrage du cólebre Kókaumćnos ne fait aucune mention du nom d’Isaac Comnene s’exphque peut-etre par la raison que, meme si 1’auteur n’en est pas le gćnóral Katakalon Kókaumćnos, il est peut-etre un proche parent de celui-ei, soumis a son influence directe.
Le probleme de 1’isolement de l’empereur doit etre considórć aussi a travers les relations de celui-ci avec sa familie. II est yrai que, le lendemain de son avenement au tróne, son frere Jean fut ólevó a la dignitó de curo-palate, mais il semble qu’ultórieurement toute influence effectiye dans les affaires publiques lui fut dónióe. C’est de la sorte qu’il faut comprendre un curieuz passage de l’histoire de Psellos, ou celui-ci loue Isaac Comnene d’avoir imposć a sa familie un rógime de parfaite (fgalitó par rapport aux autres personnages de la cour impóriale : «II mit, en effet, ses parents sur le meme pied que les autres et son frere meme, chaque fois qu’il s’appro-ehait des entróes extórieures du palais, descendait aussitót de eheval — tel ótait 1’ordre du souverain — et abordait son frere avec un appareil qui n’ótait en rien plus imposant que celui des autres »124. II est probable qu’Isaac Comnene n’avait pas une opinion trós favorable sur les aptitudes militaires ou administratives des membres de sa familie. Le fait est que, refusant a celle-ci toute influence, il ne put s’appuyer sur elle comme sur un groupe constituć le jour ou il en eut besoin. C’est pourquoi Nicóphore Bryennios a tortlorsqu’il considere comme arbitrairele fait que, au moment de son abdication, Isaac Comnóne n’ait pas tentó de favoriser ses parents 12S. Ce n’ótait, au contraire, que la consóquence logique de son isolement, a
121 Skylitzes-Cedrenus, II, pp. 625 — 626
122 Skylitzcs Cont., p. 642.
133 L'id6e de Talićnation du groupement militaire chez A. F. Gfrorer, op. cit., III, pp. 637,
<>52.
™ Psellos, II, p. 128.
i3ł N. Bryennios, pp. 472, 477-478.