Colden eye
de Martin Campbell
AmMcain, Uh 10), avec Pierre Rrosnan, Sean Hrt/n, Izabela Scorupro, Fam te Janssen.
On croyait la serie usee jusqu'a la corde et son heros trop demode pour un come back. On se trompait : James Bond est de retour pour une dix-septieme aventure. On a rajeuni le genre, tout en conservant les fameuses constantes de la serie : un generique celebrissime (avec la chanson de Tina Turner); une sequence d'ouverture hale-tante (ici, 007 fait du saut a l'elastique en Siberie pour penetrer dans une usine de gaz paralysant, impressionnant !). Et bien sur, un maximum d'action, de cas-cades et d'explosions. łmpossible aussi d'śviter trois personnages : "Q",
1'homme aux gadgets (il n'y en a qu'un dans Colden eye : un petit stylo a bille charge d'un puissant explosif) ;
"M", le grand chef (joue, cette fois, par une femme grisonnante et peu commode) ; et Miss Monneypenny, toujours dans le registre de 1'amitie amoureuse. Chacun ne fait qu'une apparition furtive : il faut laisser place a 1'action. Et l'on est servi ! Depuis Tarantino et John Woo, le rythme des
thrillers a change. La toile de fond aussi. Plus question de guerre froide entre les deux blocs : l'Est et 1'Ouest sont reconcilies. Mais James Bond affronte un nouvel ennemi, impitoyable : la mafia russe, incarnee par une creature veneneuse, dont la specialitś est d'ćtouffer ses adversaires entre ses cuisses ! Clou du spectacle : une hallucinante poursuite en char d'assaut, dans les rues de Saint Petersbourg. Jamais, bien sur, le scenario ne se prend au serieux. Le coktail action-suspense-humour est respecte. II s'avere payant : partout dans le monde, Colden eye fait un tabac et un nouveau fiłm est deja en chantier ! C'est sur maintenant: 007 tiendra jusqu'en l'an 2000.
C'est bon, c'est Bond !
Tl - Kraken
Par .Vobu tern et Yuuti Vaelber saga est un manga. Par consequence, il s'agit d'une histoire post-nucleaire. Le scenario difficile est ponc-tue par des notes d'humour burlesques et le graphisme s'epanouit sur des cases deme-surees au detail photogra-phique et au trait epais. La monotonie s'arrete la, pour le reste Vaelber saga a la grandi-loquence d'un opera biblique melange de quete moyen-ageuse. Un recit riche en rebondissements inattendus qui saura attiser la curiosite du lecteur.
En avoir (ou pas)
de Laetitia Masson
Frań (ais, aver Sanrlrine Ki berła in. A tnauei Giovanmertt, Rosrhrły 7jem, Clairr Denis, Dirlier Flamanrl, Jean-Michel Fete.
Alice a fui Boulogne, son usine de poissons, son spleen et ses ciels gris... A Lyon, dans rhótel ou elle s'est posee en attendant de trouver un boulot, elle rencontre Bruno, un naufrage comme elle qui reve de devenir footballeur. Un garęon, une filie, une rencontre. Banał. D'ou vient que ces deux-lż nous touchent autant ? Pour son premier film, Laetitia Masson saisit l'air du temps avec une rare justes-se. En avoir (ou pas) est un exceptionnel portrait de femme, qui doit enormement a son interprete, Sandrine Kiberlain. Longue silhouette, sourires tristes, elle fait passer a la fois sa furieuse envie de survivre et le deuil de ses illusions. Etonnante aussi, la bandę sonore, avec les voix de Cheb Mami et de Mariannę Faithfull, qui labourent le coeur.
de )im jarmusch
AmMrain, aver Johnny De/)/),
Gary Farmer, Roben Mitchum, Gabriel Ryme, John Hurt.
Des voyageurs somnolent dans un train qui traverse l'Ouest americain. Par la fenetre, on voit defiler des paysages lunaires, dans un noir et blanc blafard, qui joue sur toute la gammę des gris. Blake (Johnny Depp, dans une nouvelle composition d'inno-cent au regard candide) vient s'etablir comptable dans
Johnny Depp.
l'Ouest profond. A peine est-il arrive en ville qu'il voit sa tete misę a prix pour meurtre. Sans se demonter, il poursuit son chemin, tel un funambule. Blesse, il est sauve par un indien nomme Personne. Reguli^rement, il va croiser ce personnage cocasse qui le mene aux lisieres du neant, dans une sequence finale apai-see, ou Blake semble passer le Styx, ćtendu dans un canoś.
On ne sait plus si la scene est reelle ou revee : Jarmush nous a comme envoutes. On accep-te tout : ce rythme lancinant, ce heros, mi "pied-tendre", mi Buster Keaton, et cette ambian-ce onirique qui na?t des accords de Neil Young et de la photographie splendide de Robby Muller, le chef-opera-teur de Wenders. Entre western et road-movie fantastique : le film le plus śtrange de l'annee.
Xoco T2 - Vent d ouest
Par Isdroit et Mose/i New York est de nouveau le theatre d'assassinats rituels. Xoco et Mona ont beau fuir, rien n'empechera les Diableros de recuperer Izzlapaloth, le couteau Azteque. Xoco est un melange sublime de polar et de fantastique. A des milliers de lieues du travail desordon-ne des Chroniques de la lunę noire, le dessin de Ledroit est incroyablement applique, lais* sant la misę en page exprimer la tragedie de certaines scenes. Fabuleux.
DREAM ■ N*2S ■ ]ANVIER 1996