qui estoient en ladicte salle"100; ełles ne sembient małhcureusement pas avoir ete conservees. A. CoviiIe a par ailleurs fait observer que la Chroniąue normande de Pierre Cochon foumit du discours de Jean Petit un abrege qui, tout en reproduisant textuellement plusieurs passages du texte de la "Justification", contient, a propos du retit des sortileges de la tour de Montjay, des details originaux101. Or deux de ces variantes se retrouvent dans le resume du Religieux:
Rei. OL 758
Qe gWtfto eciam diai suspensi kominis unum os, in ęuo de saneuine eius scrwserat idem apostato auedam dvabohca nonuna
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Jnde timore decuriones cum regnicolis territi. quamvis de maleficio perpetrato diu inier se murmuravenmt. ducem tamen ausi non sani super tania neauida publice infamare.
Os lui baillerent un des os de rcspaulk du gt morf desoendu otiaud le dit mongne avoit escript du sanc du dit mort certainez pąroOes.
Et quant les autrcs mendrez servńeurs de lui virent que [le duc d’Orleans] avoit ainsi cbevv de haut homme, n’en oferent puis parler et lui lessierent faire toutes ses mahrestiez; mais bien par derriere
Dans les manuscrits de la "Justification"; le premier fait est rapporte autrement102, alors que le second est entierement absent. De ce qui precede, on peut conclure que les copies de la "Justification" produites apres la seance du 8 mars 1408 ne sont pas entierement conformes aux paroles prononcees par Jean Petit ce jour-la. On a plutót fait circuler une version revisee du discours, expurgee de certains details qui sont cependant rapportes par Michel Pintoin aussi bien que par Pierre Cochon103. L’un et Tautre ont vraisemblablement dispose ou bien de la version primitive du texte entier, ou bien d’une reportatio redigee par 1’un des assistants104.
100 Journal de Nicolas de Boye, greffier du Parlement de Paris, 1400-1417, ćd. Alexandre Tuetey. Paris. Renouard. 1885-1888. t. 1. p. 223. Dans son JoumaL ii se contente de resumer la conclusion de Jean Petit
101 A. Coville. op. cit.. pp. 172-173. On notcra au passage que Pierre Cochon ne sTinteresse, lui aussi, qu'ś la mineure de Jean Petit: "Si laison la premiere panie et vendron a la seconde qui touche le fait” (cite ibid., p. 172).
102 lis "lui baillerent de la poudre d aucuns des os d des poils du lieu deshonncste d icelui mon pour porter sur soi" (dte ibid., p. 173).
103 Le compte rendu de Thery Le Ro> co mieni egalement des faits qui napparaissent pas dans la version definiiive et pour ainsi dire. "officielle" du texte du discoun de Jean Petit: voir ibid., pp. 164-168.
104 C esi a Michael Nordberg ("Les sources bourguignonnes des accusations portees contrę la memoirc de Louis d'Orlćans"t Annales de Bourgogne. vol. 31 [1959], pp. 85-86) que revient le mćrite d’avoir, le premier, operć un rapprochement entre les iextes de Pierre Cochon et de Michel Pintoin; toutefois, son analyse s#appuie uniquement sur le second des deux passages que nous vcnons de citer. Dans cet aniele, Tauteur icnte d’daycr la thksc selon laąuelle la "Justification" de Jean Petit aurait constitue la "source premiere" (ibidp. 97) des jugements portes par le Religieux sur le duc tfOrldans tout au long de sa chroniąue. Sa demonstration ne nous parait cependant pas convaincame: Norcfocrg lui-meme manifestc d*ailleurs quelques reserves quant a la validitć de ses conclusions. Si cenaines des accusations portees contrę le frere cadet de Charles VI ne nous sont aujourdlmi connues que par les tćmoignages de Michel Pintoin et de Jean Petit on ne saurait pour autant y voir la preuve d’une dependance du premier a Fćgard du second: ce serait fairc bien peu de cas des nombreux informateurs oraux du chroniąueur de Saint-Denis, dom Nordberg ne semble pas soupęonner Timportance. voire