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IV. La Rćvolution provoqua des modilications pro-fondes dans la situation des Juifs en Suissc. La sup-pression des impuls trós persomiels. oornme lo pćago curporel, marąuail deja mi sensible progres. Mais l'óga-litó nivile et. la liberie dc commerce et des eultes, procla-mćes par la Constitution u ni tai re dii 28 mars 1798, leur confera des droits qu’ils iCosaienl. espćrer. Mion quo les Juifs d’Argovie ne fusseul pas aut.orisćs a pretor le ser-mcnt civique, ils se virent eonfćrer les inemes priyilóges que cenx accordós aux ćtrangers. Les memcs avantages furent rcconnus aux Juifs franęais ótablis sur le terri-loire de la Confederation. Ces derniers bćnćficićrent en outrc du droit d’ćtablisseinent et de la libertó du cum-morce prevus dans le (raite d*alliauce frauco-suisse de 1798. Ces circonstances favoriserenl la naissanco de uouvelles colonies, notamment dans la Suisse occiden-tale. La plus aneienne et la plus importante d’entre elles se trouvait k Hale, o ii une nouvelle eommunautó se constitua dte 1804-1805.
L’Aete de módiation dc 1808 róduisit sensiblement ces avantages. Toutefois, en verlu du traite d'alliance rc-visć, du 27 septembrc 1803, les Juifs franęais conservó-rent leurs droits. * I/inf&me deerel " franęais de 1808 deploya uaturellement ses effets aussi en Suisse. I/epo-que de la Restauration vint encore empirer cette situation et celle-ei serait devenue absolument insupportable si los gouvernements de Louis XVIII et de Charles X, tout reactionnaires qifils fussent, n’avaient etendu sur les Juifs une main prolectrice. La conclusion dłun nou-veau Lraitć d’etablissenient apporta quolque clartć dans un etat de ehoscs singulierement trouble. Ce traitć con-tenait une clause additionnelle ditjo « Dćclaration dc Rayneval » qui fut tout d’abord tenue soerete et qui autorisait les cantons k interdire 1'accós de leurs terri-toires k de nouveaux immigrants juifs. Les ćtablisse-ments quiex(Staientantćrieiiremeut devaientetrc tolóres.
La periode qui va de 1830 a 1848 nłapporta pas de changements notables a cette situation. En Argorie memu, quićtaitle canton le plus directeinentinteresse,au-cun progres veritablo ne fut rćalisó. Dans la Suisse orien-talc et centrale on ne comptait pas dc colonies juives. La oii celles-ci ćtaient quelque peu importantes, ii Rale, ii La Chaux-de-Fonds et ii Gcneve, elles ćtaient exposecs i» beaucoup d’onmiis. Seul le canton de Vaud pratiquaiL une politiquc de tolćrance et en 1820-1827 ne s’opposa pas k la creation d’une nouvelle eommunautó ii Aven-cłies. Dans les annćes 1840-1850 des adoucissements de rogi me furent accordós ; Genćve, en 1841. et Rerne, en 1840, mirent les Juifs sur un pied d’egalite avec les autres citoyens.
La Constitution fćderale de 1848 continua ii restrein-dre les droits des Juifs ; les art. 41, 44 et 48 n’accor-daient la liberie d’ćtablissemenl, i*exercice libro du culte et TegaliLe des droits qu’aux Suisses pratiquant la reli-gion chretienne. Ces dispositions provoquórent dżins la suitę de longues et. pćnibles discussions. Elles furent le point de depiirt d’un mouvement d’ómancipation. A cot ógard, il y a liou do distinguer entre la situation des Juifs d'Argovie et celle des Juifs franęais ótablis en Suisse. La question des Juifs d’Argovie fut resolue, dans son prin-cipe essentiel, par une dćcision du Grand Conseil du 28 aoiit 1863, aprós des discussions prolongóes et grilce ii la pression des autorites fódórales. Kile reconnut aux Juifs le droit de votc en matiere politique. Mais ce de-cret ne modiliait en rien la situation des Juifs ótablis dans lo reste de la Suisse. II faliut l’intervention de la France, appuyee par 1’Angleterre, par la Hołlande et. par les Etats-Unis d’Amerique, pour provoquer un rósultat dócisif. Lors de la discussion d’un nouveau traite de commerce, la France ómit la condilion sine qua non qu*h l'avenir la libertó dłótablissement sur tout le territoiro de la Confederation serait garantie ii tous les Franęais, « sans distinction de culte ». Cette concession fut accordóe et approuvóe par 1’Assemblóe fódórale. Mais on dut: reconnailre que cette clause por-tait atteinte ii la Constitution fćderale, puisque des Juifs ótrangers obtenaient des droits qui ćtaient refusćs aux Juifs d’Argovie. Une revision de la Constitution fódórale s’imposait« Le 14 janvier 18(56, le peuple suisse vota une mooiftcation aux dispositions existantes, savoir
la suppression, dans les art. \ I et 48, des inols • con-fession chretienne ■. A partir de cette datę, los Juifs furent, en Suisse, assimilćs d’une maniero complete aux autres citoyens. Cosi ii la .France ąiCils furent redevables de cette dćcision favorabto. En leur accordant le librę exercice dc leur culte et la libertó de croyance, la Constitution dc 1874 paracheva, au point de vucdela formę, Fcountc d’assimilation.
V. La libertó <rótablisseinenL se traduisit par un accroissement de la population israćlite (ce ternie fut substituó a celni de juifs dans la lógislalion de Napoleon DO- De 421(5 ilrnes qu’ellc ótait on 1860, elle a atteint le chiffre de 20 979 en 1920. Tandis qu'on Suisse occidentale l’i rum igrali on tirait sa principale sourcc d’Al-sace, grand resorvoir do population israćlite, la Suisse orientale et centrale vit accourir surIout des familles venues d*Allemagne et d’Autriche. Les persócutions du gouvernement tsariste provoquórent. une ćmigration de juifs russes dans toute 1’Europe orientale et cel; ap-port vint s’ajoul;er en Suisse aux autres ćlćments de cette confession. Au point de vue religieux les Juifs de la Suisse sont pour la plupart organisós en commuuautós autonomes, indćpendantes de TĆIat, qui forment des associations telles que le prćvoit le Codo civil suisse. Dans les grandes viUos, il existe des culles correspon-dant aux divers parlis religieux. Au point de vue politi-que, les Juifs de Suisse ne jouent comrm* lels aucun r<Me. Le raouvement sioniste compte des adhórents surtout. parini les Juifs de l’Est. Apres la guerre de 1870-1871, bon noinbre de Juifs se sont fait naturaliser dans los divers cantons et out accompli leur service militairc. U existe un noinbre assez important d’olFiciers israelites. La seule limitation que les temps modernes leur ont iinposće se trouve consignóe dans 1’article 25 bis de la Constitution fódórale qui interdit 1’abattage du bótail selon le. rite juif (c’esl-i’i-dire sans <pi’il soit' prealable-ment ótourdi). Le peuple suisse a votć cette adjonction constilutionnclle en 1898. Les Juifs suisses des temps modernes ne possćdent pas de culture particuliere. Les intellectuels sont róiiartis enlre les diversos professions libórales. Les commeręants et les artisans se rencontrenl dans toutes les branches profossionnelles. On trouve de nombreuses maisons juives dans la grandę industrie, notamment dans 1’horlogerie et la broderie. L’eniaiicipa-lion a provoquć leur assimilation dans tous les domaines.
Biblio grap kie. La Confession israćlite et la ques[ion juive (Bibliogr. nat. suisse). — J.-C. Ulrich : Samml. jiidischer Geschichten der Schweiz. — E. Haller : Die rechtl. Stclluny der.Judea im Kt. Aargau. — A. Nordinann dans BZ XIII. -i- Le rneme dans Sonatagshl. der Buster Nachr. 191(5,n°3.
— Voir aussi les chapitres relatifs aux Juifs dans les ar-ticlesconsacrósaux cantons parło Dl IBS. (A. Noudmann.]
JUILLARD, H, de Sonvilier, ingónieur. Ingónieur de lii Societć de travaux publics du che min de fer de JalTa A Jćrusalem 1891, il sMnteressa, en 1894, aux ć tu des de la ligne (le Darnas a Alep et Biredjik sur 1’Euphrate (Syrie) et, do 1898 & 1900, fut ingenieur-inspecteur des travaux des chemins de fer de I’Est ógyptien. Aprós avoir ótó k la tóte de la iXew-Egyptinn Cy, Nile Land Rec.lamation Works, il est depuis 1913, directeur des travaux au ministere des travaux publics ógyptieus.
— A dr.- Verz. Gesell. Ehem. Pobyt. 47. [G. A.]
JUILLERAT. Familie originairo de Sornetan (Jura
bernois). — 1. D.wio, * Monible en 1574, f k Bellclay 17 fóvrier 1637. D’abord berger, puis cordonnier, Juil-lorat s’óleva jusqu’a la dignite d’abbe de Rellelay, dont il dirigea les destinees pendant la guerre de Trenie ans.
— Saucy : Hist. de Pabbaye dc Bellclay. — 2. Jacques-
IIeniu, * i\ Moutier 3 mai 1777, f k Rerne 6 mars 1860, peintre-paysagiste distingue, entra dans 1’atelier de Chr. de Mechel. S’et.ablit A Delómont, ensuite Rerne, a Tu-rin, a Milan, a Na pies et revint en Suisse. — SL<L. — SBB 11. — Bio grap hic de J.-lf. JuUlerat. [G. A.]
Une familie dc Gh&telat (Jura bernois), appelćc Juil-Leuat-CuassEuR, se tlxa dans le canton de Vaud et acquit la bourgeoisie de Nyon des 1818, et. d’autros communos du canton. Kile a donnó : — I. Charles-Aimć, 1787-1861, syndic de Rolle. — 2. 15douahu, 1818-1870, lils du n° I. pićsident du Iribunal dc Rolle. — 3. Henri-Albert. 1823-1871, syndic de Rolle, agro-