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Tout d’abord, il n’avait pas voulu visiter le pays ou pour dix-huit mois au moins, il etait isolć. Du touriste, il n’avait ni la curiositć ni la hate. II prć-ferait decouvrir les details lentement, peu k peu, au hasard de la vie et des promenades quotidiennes, sans but et sans intention. Puis de cette accumu-lation progressive d’impressions, 1’ensemble se formerait en son esprit, sur-girait tout seul, tout naturellement.157

Eberhardt observe ses «acteurs», en fait les portraits detailles, puis elle anime ses personnages en mettant des propos revelateurs dans leur bouche :

Le groupe des hommes en burnous terreux, faces brunes, aux traits ener-giques, aux yeux ardents abritćs de voiles sales et dćchirćs... Celui des fem-mes, plus sombre. Faces ridćes, edentees de vieilles [...]. Au quartier, a l’hó-pital, il rencontra les memes faces fermees et dures, semblables a celle de son ordonnance, raidie, sortie de Phumanitó. La pauvrete de leur vie, sans meme une faęade, le frappa : le service machinal, un petit nombre de mouve-ments et de gestes toujours les memes a repeter indefiniment, par crainte d’abord, puis par habitude. [...] Huit creatures palies, fanees, assises sur des banquettes de pierre, devant une sorte de cabaret... [...] Jacques, nai'vement, crut compatir a leur souffrance, leur attribuant les sensations que lui donnait, a lui, leur vie... II crut que leurs recriminations constantes contrę leur sort etaient le resultat de la conscience de leur miserabie situation... Puis il fut etonne et trouble de voir qu’ils ne souffraient pas de vivre ainsi... [...] “Vie trois fois maudite!” disaient-ils... “Encore tant de jours a tirer...” lis com-ptaient les jours de misere... [...] Si, par hasard, ils s’en allaient au bout de six mois, genes, errant dans la vie, ils revenaient, remettaient leur nuque docile sous le joug... Et Jacques les plaignit d’etre ainsi, de ne pas souffrir de leur decheance et de leur servitude.

Les mots : «souffrance», «misere», «pauvrete» dominent dans ce texte dans lequel encore une fois a ćte mis en evidence le role civilisateur de la France dont Jacques avait reve :

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il avait cru qu’il trouverait dans le ksar des hommes conscients de leurs missions, preoccupes d’ameliorer ceux que, entierement, ils administraient... Mais, au contraire, il s’aperęut vite que le systeme en vigueur avait pour but le maintien du statu quo.

Toutes ces observations de Jacques le persuadent de son impuissance personnelte a changer quelque chose dans cette situation, «n’ayant aucune autoritó, il devait rester dans son role de spectateur inactif.»160 Sa connais-157 Ibid., p. 161.

IM Ibid., pp. 161-162. ,w Ibid., p. 163.

Ibid.



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