744 TCMTL BOLDAN 8
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cord avec Mr. Nśgry — ścrit-il — j’ai vu le grand yizir, et, profitant de 1’intime confiance dont il veut bien m’honorer, j’ai jetó dana la conyer-sation l’idśe que voici:
— « La cause de tous les embarras, Altesse, c’est le retard de l’Union. Dieu sait ce qui peut arriyer si la Confórence ne se rśunit pas.
— « Ce n’est pas notre faute.
— « Je le sais: les obstacles yiennent d’aiUeurs. Mais on peut les
yaincre (...)*.
C’est avec un art diplomatique rien moins qu’śtonnant, avec une habiletó d’un grand raffinement que Baligot paryient & offrir au grand vizir les arguments les plus prócieux, les moyens les plus inattendus, que celui-ci, d’ailleurs trós bienveillant enyers Cuza et les Principautós, serait k nieme d’utiliser afin de dójouer les plans hostiles des ennemis de 1’intćrieur du pays (certains grands boyards, adyersaires acharnćs de Cuza) autant que des ennemis de l’extśrieur.
— « Ab, si j’avais yotre pouvoir un jour seulement! »
— « Qu’en feriez-vous? » — demandait en riant Kiibrisli Mehem-med pacha.
— «J’en userais, Altesse, comme je le disait tout k l’heure, pour montrer que la Turquie a une grandę et gónóreuse politique et qu’elle est yraiment la suzeraine des Principautós Unieś. Pleins de confiance, comme yous devez l’§tre, dans le Prince ... *
— « Oui, nous n’avons qu’& nous louer du Prince.
— « Eh, Men ! je m’entendrais avec le Prince, directement. L’union se róaliserait d les conditions indiquees par la circulaire d’Ali pacha, et moi, la Porte, je me dśclarerais satisfaite, j’accepterais le fait accompli. J’en parle fort 4 mon aise, comme un homme que vous youlez bien auto-riser & s’exprimer en toute intimitó: c’est une idće qui m’est personnelle, mais je le crois bonne. La dignitó de la Porte, sa force morale, ses intćiets et ceux des Principautós Unieś retireraient de cette solution de grands et mutuels ayantages »29.
Tout en exprimant la certitude qu’il ne sera pas dśsapprouvó par le Prince pour avoir osó, lors de sa conversation avec le grand vizir, de lancer « ce petit ballon d’essai», Baligot recommande k Cuza de s’efforcer k son tour de stimuler le grand yizir, bien intentionnś k notre ćgard, ainsi que le sułtan, en leur envoyant des lettres dans 1’esprit indiqu6 par lui.
Beyne ajoute en conclusion que soutenir avec des chances de succós notre cause auprós de la Porte « nócessite une grandę expórience du ter-rain politique de Constantinople * aussi bien qu’« un homme fort capable et fort dóvouó » au Prince rśgnant, estimś par les Turcs; cet homme ne
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pouvait ótre « que Monsieur Nógry ...
Nommś enfin par Cuza, officiellement, chef du Cabinet princier, au dćbut du mois de juillet 1862 ^ Baligot consacre encore plus d’ardeur dans son activitó de secrótaire du Prince en mettant de l’ordre dans la
*• Lettre de Constantinople, du 22 Juillet/3 aofit 1861 (BA.R, Arch. Cuza Vod&, XIV, ff. 355-343).
“ Ibidem.
n AL Papadopol—Calimach soutient, k tort, dans Fcbuvtc pró-citóe, que Baligot 4 4talt venu k Bucarest», en 1863, au moment o4 «Cuza le prit pour secrćtalreEn ria-