766 COMPTES RENDUS 4
DINKO DAVIDOV, CpncKa epfufiuKa XVIII sena (I/art graphiąue serbe au XVIII0 siacie),
Matica Srpska, Novi Sad, 1978, 456 pp. + 412 ill.
La panition dii volnmc consacrć k Part graphiquc serbe au XVIII* steclc cst un ćvć-ncincnt sc icntifiąue. Hien qne jnsquk prćscnt la literaturę spćcialisće compte dćjfc bon liombre d’ouvmges consacrćs anssi bicn k Pćtndc minuticusc des diverscs xylogravures qu’5 des syn-tlićses de Phlsloirc des arts plastiqucs en Serbie, D. Davidov vient cowiplćter cctte rlclie vnc d'cnsemble. lin effet, depuis une vingtaine d’annóes notre auteur a pris pour Pobjet dnne rccherche approfondle la gravure serbe tont spćeialement, ce qui Ta conduit k dćpister et u identifier des oeuvres cncore ignorćcs, tout en soumettant anssi k une analyse rigourense i*ensemble dc la crćation serbe dans le domaine de la gravurc au XVIIIe siacie. Le prćsent ouyragcs a ćtć dedie anx Lditions « Matica srpska » pour rannivcrsaire de 150 ans depuis sa fondation (1826).
Abordant rhisloriquc de Part gr:ipliiquc serbe, Pauteur en fait rcmonter ses orlgines au moment dc la fondation k Cetinjc d’une imprimerie, en 1494. Ce fut le hićromoine Macaric qui crcusa dans le bols les iilustrations du premier livre serbe hnprimć. La gravurc sur bols serbe du XV le siacie devalt influer sur le dćveloppement de Pimprimerie et des arts pJustiqnes dans d'autrcs pays aussl (Houmanic, Grece, Bułgarie et Hussie). Au XV11° siecle se multipliaient, gravćs sur bois, notamment les images des cou-vcnts athonites, et en tont premier licu cellc de Chllandarl. A la suitę du diplóme par lequel Pempcreur Leopold ler autorisait, en 1696 ce demier monastóre k prćlever des aumdnes destl-nćes a sa subsistauce dans les yillagcs dc la Hongrlc inćrldionale, sous la jurldiction de la mćtro-polic dc Sremski Karlovci, les moiues pćlerius distribuaient, en ćchange, des gravures k rimage dc Cliilandari.
Parmi les premiers gravnrcs du XVIIIe siócle dont les noins ont ćtć conservćs pour la posteritć, Pauteur ćtudie les oeuvrcs dc Nicola Pop©vić (1703), Georges Nikollć (1706), Stepliane Lukić (1712), qni nons a lćgućs 10 icóncs, avec, entre autres, la cćlebre Delsis avec St. Siineon et St. Sava. A cette galerie de maitres taiileurs du bois se rattaebent ćga-lcincnt les noins de Jacob Srbin (avcc son icónc dc Stc Barbara) de 1778 et Ruvln Nena-do\ić (avec son image de la metropolie de Peć).
Les commcnccmcnts des eaux-fortes en Serbie sont rcdevablcs au patriarchę Arsfcne III, qui conmiauda k Vietinc les planes nćccssaires. Son successeur, ĆsaTe Ćaković, dcvait faire venir dc Vicnne, ćgalcment, les premiers « Tlirćne » et «Antiminsion •, en 1708. L'eau-forte de Jean Chrysostoine de 1709, dne k Ivan Znbov, snivie de la Vierge de Cemogorsk (1725) du moine Gabriel passent pour les premićrcs oeuvrcs serbes du genre. C*est le patriarchę Ars£ne IV Jovanović qni est considćrć coiimie le mćeenc k Porlglne de Pćpaiionissement des arts dćcoratifs en Serbie et surtout dc celui des canx-fortcs.
Une bonue partie dc la monographic qni nous occnpe cst consacrće k Pactivit6 des dcnx grands gmveurs serbes du XVIII® sióclc, Chrystophorc Źcfarović et Zacharija Orfeiin. Origlnnire de la Macćdolne mćridionale, le premier, bicn qu’ayant commencć par appren-dre la peinture (il y a m&me des ćgiises peiutes par liii), devait se donner, aprćs 1737, entte-rement k Part de Peau-forte, surtout du moment oii le patriarchę Ars&ne IV Jovanović le prendra sous sa liante proteetion. Sa premićre gravure, reinontant k 1741, a ćt6 une image de St. Sa\a et des antres saints dc la maison des Nćiuaiiides. C'est k Vlcnne quc Partlste faisait impriiner ses gravurcs. De retour d’un pćlcriuagc k Jćrusalcm, il grava une autre image, k savoir celle des Gućrisons miraculcuses dc la YKcrgc Marie, datćc de 1745, et que D. Davidov considóre reprćsenter t un soinmct de Part plastique des Balkans » (p. 148).
L’autcur de cc volume proc&de a nne ćtude tres poussće des sources d’inspiration de H. Żcfaroyić, ainsl quc dc la dlffusion dc son ocuvre. Notons qiPen 1741, celui-ci faisait para!-tre k Bcć sa Slemmalografija, faisant pendant k Pouvrage qu’avalt publić auparavant Paul Ritter Vitezo\ić, Slemmatographia siue armorum illiricorum delineatio, descriplio et resliiutlo, Yiciine, 1700. Dans la sćric des planchcs gravćcs pour cct ouvragc par H. 2efarović figurent anssi les arinoirics de la Dacie (f. 216), la Moldavie (f. 276), la Transyhanie (f. 38), la Vala-chie (f. 39 b), la Scythie (f. 33), la Romania (= la Roumćlic, n.n.) (f. 316). FJddles k la bonuc tradition baroque dn XVII0 siacie, ses gravures se rcmarqneut par leur intention expres-sćment patriotique. II parali, du reste, que la gravure est bien la branche la plus expressive du baroque serbe: c’est elle qui aura contribuć k la cristallisation d’unc yariante serbe du baroque K
L’auire grand maltrc de la grnvnre serbe, Zacharija Orfeiin, est ćtudić sous le mftme jour par D. Dayidoy. Tont d'abord, il notę les longs dćbaU dóroulćs autour de son nom,
1 D. Medakoyić, O srpskom baroku (Le baroque serbe), Belgradc, 1971, p. 68.