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thieu48, le nom de celui-ci et le titre de la chroniąue ne sont cependant pas mentionnós, alors qu’ailleurs les sources en sont indiąuśes : «comme 1’ścrit la chroniąue slavonne », la Yie de Nifon, la chromąue de Michel le Brave 49. En genćral, Tomission des sources peut s’expliquer de diffć-rentes manieres, mais ici elle est due, selon nous, au fait que Vauteur de la chroniąue de Gantacuzino n'a pas utUisó directement la chroniąue de Mat-thieu de Myre, mais seulęment une adaptation de celle-ci. Dans l’ćtude sus-mentionnśe, le professeur M. Berza, faisant de judicieuses comparaisons de textes, nous dśmontre que les ressemblances non essentielles entre la chroniąue de Gantacuzino et l’« Histoire » de Matthieu sont moins signi-ficatiyes que les chffórences que l’on constate entre les deux textes, et que cette interdćpendance pourrait etre due a 1’utilisation de la meme source par les deux chroniąueurs. La ąuestion, judicieusement posśe et rćsolue par M. Berza, me permet de soutenir a mon tour qu’il n’existe pas de liaison directe entre la chroniąue de Cantacuzmo et W Histoire » de Matthieu de Myre. Celui qui l’a utilisśe directement fut 1’auteur de l’ouvrage Istoriile domnilor J1drilor Romdneęti, a savoir, selon 1’opimon gćnśrale, le chroni-ąueur Badu Popesco : « (comme le dśclare un śveque historien, a savoir Matthieu de Myre, qui dans ce temps-la a ćtó ici dans le pays), la bonne chair, les boissons, les promenades et autres vices śtaient recherches »par le prince Badu §erban 50. Bień que Badu Popesco eut connu directement l’<( Histoire » de Matthieu, Istoriile domnilor 'farii Romdneęti prśsentent une formę plus rćduite encore de cet ouvrage, plus rćduite meme que la chroniąue de Cantacuzmo.
II rśsulte de la comparaison des textes des trois chroniąues qu’il ne saurait s’agir en 1’occurrence d’une « mtercalation f> de l’« Histoire» de Matthieu, ni dans la Chroniąue de Gantacuzino, ni dans l’ouvrage Istoriile domnilor fdrii Romdneęti de Badu Popesco, mais simplement d’une utihsation de celle-ci, indirectement chez 1’un, directement chez 1’autre.
41 Les voici • 1. « lar vrajma$ul cel r&u. . slava $i cinste », dans Lct. cant, 859_13, Matthieu, Tczaur, I, 329, E Legrand, v 106—114 « Dara immicul binelui... sa-ęi Gapete onoaie $i glorie pnn asemenea fapte — 2. « la sa vede^i acum acel ruman gros. 11 voi birui», dans , Lct. cant., 864 _6, Matthieu, Tczaur, I, 330 — 331, E. Legrand, v. 166 — 168 « Sa vedep ce era sa pa{& grokolanul de rom&n .. $i e pierdut *. — 3. « Sta^i cu minę $i eu va dau lefi lndoite .. te scoal& ąi fugi, ca vrajma$n tai s-au apropiat», Lct. cant. 924_0, Matthieu, Tczaur I, 346—347, E. Legrand, v. 989 — 1028 « stąp lnsa top cu minę $i eu va voi plati leafa ce va sint datonu Indoita... sa te avem domn si ne inchinam pe *. Pour ce -demier exemple, ii nous faut faire observer que Matthieu amphfie beaucoup les discours, cependant que la chronique de Gantacuzino n’en rctient que quelques idćes L'abreviation Lct cant est donnće pour . Istona fóru Romdneęti 1290—1690. Lctopiscful canlacuzinesc. Edition cntique par C. Grecesco et D. Simonesco. Bucarest, Ed. Aca-demiei, 1960.
4® Lct. cant., pp. 527, 2324 -27e^ 49—50* —io*
60 Cromcari munteni. Edition ćlaborće par M. Gregonan Etude introductive par Eugen Stanescu, vol. I , Bucarest, E.P.L., 1961, p. 331.