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BULLETIN A UGUSTINIEN POUR 1958
Le premier article pose le probleme, le second Tólabore : quelle cst 1’attitude personnelie d’Augustin a 1’ćgard de la religion romaine, son attitude doctrinale d’apologiste et de theologien, plutót quo son attitude pratique en face de tel ou tel paien ? Malgre les apparences, la question du paganisme, et plus prócisćment la question de la religion romaine, prise en elle-meme, ne somble guere avoir intćressć Augustin ; sans doute, parce qu’il n’a jamais ćtć adorateur de dieux paYens : le paganisme de sa jeunesse ćtait purement nćgatif, consistant dans lc refus du bapteme chrćticn. Devenu chrćtien, hornrne dłIiglise, Aug. ne s’occupe du paganisme qu’occa-sionnellement et toujours, quelque longs que soient ses dćveloppements, en fonction du christianisme : occasions polemiques, imposćes ou provoqućes, occasions pasto-rales suscitćes par la promiscuitó des chrćtiens avec les paYens dans la citć. — II n’est pas aisó de rćsumer comme un tout cohćrent 1’argumentation dłAug. contrę la religion paYenne, avec ses contradictions apparentes, ses dćplacements d’objectifs, ses rebondissements d’idćes k peine elTleurćes, le tout assaisonnć d^ronie cruelle.
II faut savoir grć k TA. de nous en fairc saisir la tramę a travors des textes nom-breux : les dieux de Romę, au sens paien, n’existent pas (ćvhćmćrisme, astrologie) ; ce qui existe, les idoles, ce ne sont que des simulacres sans vic ; les interprćter comme signes de divinitćs cachćes (numina) n’est qu’un leurre. Mais, et ici Aug. fait un retournement sensationnel, si les dieux n’exi$tent pas, les dćmons existent et se rćvelent par le moyen des idoles : les « dieux » sont des dćmons, mais les dćmons * ne sont pas des dieux. Ce que 1’adorateur des idoles prend pour des dieux, ce sont en rćalitó des dćmons, non les dćmons des philosophes, mais les anges prevaricateurs de la Bibie. Cette Identification, faite & la suitę de 1’Ancien Testament, pcrinet k Aug. d^ffirmer que le christianisme, k travers Israel, dont ii est 1'heritier, prćcćde dans le temps le paganisme et rćalise dans Thistoire le plan unique du vrai Dieu. — Cette attitude personnelie d’Aug. en face de la religion romaine, dans laquelle il n’a jamais óte « engage cxistentiellement » comme il le fut dans le manicheisme, meritait d’ćtre misę en relief. II faudra en tenir compte, ce qui n’a peut-ćtre pas ćtć fait sufBsamment, pour apprecier la valeur des renscignements qu’ci la suitę de Varron, Aug. donnę sur la religion romaine. Elle expliquera aussi la largesse de vue que dćcouvrira sans doute, dans le comportement d’Aug. avec ses contemporains paYens, celui qui entreprendra Tenqućte sur ce sujet. A. d. V.
108. « Credo quia absurdum ». Chi Vha detto P, par Alberto Yaccaki, dans Scritti . di Erudiziorte e di Filologia, volume secondo : Per la Storia del Teslo et delV Esegesi
biblica, Roma, Ediz. di Storia e Letteratura, 1958, 17-21.
Rććdition, quelque peu remaniee, de Dinanzi al mistero, dans Stella matutina, 1933, 9-11 et dans II Mamertino, 1941, 26-28. Le mot-&-mot de Texpression ne se trouve pas dans Aug. a qui elle a ćtć parfois attribuće, malgrć sa mentalite contraire exprimee dans son Epist. 120, 3. L’exprcssion voisine : « Credo quia impossibile » semble devoir son contenu a Tertullicn, De carne Christi, 5. A. d. Y.
109. Augustin et les juifs, Augustin et le judaisme, par Bernhard Blumenkranz,
dans Rccherches augustiniennes, Vol. I (supplćment a la Reoue des śtudes augus-
liniennes, IV), 1958, 225-241.
Le titre indique deux aspects de la question traitee ; le premier aspect cependant, Augustin et les juifs, n’est guere developpe ; le deuxićme aspect, Augustin et le judaYsme, formę le fond merne de Tarticle. A vrai dire, ceux qui ont suivi les publi-cations de l’A. ne trouveront ici rien d’autre qu’une petite synthóse de conclusions dója connues. Qu’il me suffise de renvoyer a quelques ótudes de TA. : Die Juden-predigt Augustins, Bdle, 1946 (fondamental) ; La parabole de Venfant prodigue chez S. Augustin et S. Cćsaire d’Arles, dans Vigiliae Chrislianae, II, 1948, 102-105 ;