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BULLETIN AUGUSTINIEN POUR 1958
le sens augustinien cle pes = amor dans Enar. in ps. 9, 15 et 120, 5 par exemple, to u comme Bradwardine qui dit : « Pes meus amor mcus » (cf. Conf., XIII, 9), Dc causa Dei, ed. Saville 1618, 481. II ne semble pas que Langland ait cherche une alliteration qui, dans la trąd. anglaise d'Isaie, est en faveur du s (sedem) : « sett mi sete I sali » Cursor Mundi, citó p. 389. Reste que Langland, conscient ou non de Tinterprćta-tion augustinienne, a du choisir pcdem intcntionnellemcnt, sans doute dans un but litteraire. A. d. V.
LITURGIE
*38. Die Taufe. Eine genetische Erklarung der Taufliturgie, par Alois Stenzel
Forschungen zur Ciesehichte der Theologic und des innerkirchlichen Lebens,
Innsbruck, Felizian Rauch, 1958, 22,5 X 14, 320 p.
Ce que J. Jungmann a fait pour la liturgie dc la Sainte Messę, Alissarum Solcmnia, 1948, Stenzel Ta entrepris pour la liturgie du baptśme : retracer la genese et Feyolu-tion du rite baptismal qui est devenu le rite de FŚglise romaine, pour pouvoir orienter ciTioacement les nćcessaires efforts d’adaptation du riLe baptismal aux exigences de la pastorale modernc. La mariióre dont l’A. a conęu (Introd. p. 9-11) et cxecute son travail n*6chappe pas a quelques remarcpies. Si la premióre intention du rite, ou plutót de Tliglise en adoptant un rite, est de rendrc activo la participation de rhommo au mystere cjui s’accompIit dans le rite, peul-on expliquer la genóse et l’óvolution de ce rite par les seuls facteurs exterieurs sans faire appel a la thćologie du sacrement et. a Fhistoire du dogme ? Certes, il faut se limiter et on peut se jfier a la culture thćologique du lecteur ; il ne faut pas lui en clemander trop ! Et słil decou-vrait cjue cette omission du point de vue doctrinal n*est pas sans influence sur Forganisation do Tanalysc historique et sur Toricntation des róformes liturgiques que YA. propose (p. 294-308) ? Dans le domaine historiąue, qu*il s’est rćserve, 1*A., bien qu’il donnę une richc et solicie documentation, supposc encore chez son lecteur une connaissance des faits, des problómes et de la littćraturc, qui n*est Tapanage que des specialistes. Ajouterai-je que le style abrupt ot rapide, clisant beaucoup de choses en peu de mots, ne facilite pas la lecture ? « Werk einer jungen, unvcrbrauchten Kraft» dit Jungmann : Zum Geleit, p. 5 ; l’ouvrage n’aurait-il pas gagne a murir ? — Ces reseryes faites, Tćtudc mćritc toutc notre attention. L’A. trouve dans riustoire du catechumenat les elements qui determinent et, finalement, figent ie rite baptismal Occidental; il y cherche aussi les ólćments cFune possible readaptation : sur ces points je crois cjue les liturgistes ne refuseront pas leur accord de principe. Cłest au coeur du catechumenat que TA. place la discipline de 1’arcane, elćment nćcessaire d’une initiation cullurelle aux mystóres de la foi; je crois que c’est la seule maniero satis-faisante de rendre compte cle son origine, de sa portće et cle sa disparition : voir H. Clasen, Die Arkarulisziplin in der alten Kirche (tlióse), IIeidelbeiłg, 1956 ; Bulletin augustinien pour 1956, n. 169, dans Reoue des etud. aug.t V, 1959, 293-294. L’A. fait un frćquent appel k Augustin, bien plus : il fait d’une description du rituel dhnitiation d’aprós Aug. (p. 177-184), comme un moment caractćristique de l*śvolution en Occident. En cela, il est largement tributaire de W. Roetzer, Des hl. Augustinus Schriften ais liturgiegeschichtliche Quelle, Miinchen, 1930 et de B. Busch, De initia-tione Christiana secundum sanctum Augustinum, dans Ephetn. Liturg. (Romę), 52, 1938, 159-178 ; 385-483. II resterait a relever les traces que la pratique de Ffiglise de Milan, ou Aug. a reęu 1’initiation et le bapteme, aurait laissees dans les exposćs de l’ćvćque d’I*Iippone (p. 171, n. 27) : contrairement a ce que dit TA. (p. 180), la station pieds nus des competentes sur des peaux de bćtes est clairement attestee par Aug., sermo 216, 10 et confirmće pour Carthage par Quodvultdeus, De symbolo ad