6 OCTAYTAN ILIESCU 4
Roumains de Transylvanie, de Yalachie et de Moldayie 2S. En se rappor-tant aux Roumains de Transylvanie, Ficolaus Olahus fait 1’affirmation suiyante :
« Yalachi, Romanorum coloniae esse traduntur. Eius rei argumentum « est, quod multa habent communia cum idiomate Romano, cuius populi, «pleraque numismata, eo loci (sic; i. e. : in Transylvania) reperiuntur; «haud dubie, magna, vetusta imperiique Romani, istic indicia»24.
L’erudit Ficolaus Olahus, bien informe sur les deeouyertes de mon-naies romaines, tres frequentes en Transylyanie 25, s’en sert, comme un vśritable historien, dans le but de prouver Tanciennete des colonies romaines śtablies en Dacie, en ajoutant le temoignage de la numismatique a 1’argument linguistique deduit de 1’origine latine eyidente pour un grand nombre de mots roumains. II est donc le premier historien roumain qui accorde son attention aux deeouyertes monetaires, en leur attribuant le role de sources d’histoire, ce qui rśvele une conception tout a fait moderne. La datę de cette importante prise d’attitude nous est bien connue : c’est en 1536 que les pages respectives furent redigees par IsTicolaus Olahus, pendant son sejour a Bruxelles 26.
Un siecle et demi plus tard, Miron Costin (1633—1691) 27 ecrivait 1’ouyrage De neamul moldovenilor 28, o u il s’oceupe de l’origine latine des Roumains — les Moldaves, les Valaques et les Roumains de Transylvanie. Dans le Ye chapitre, le chroniqueur śnumere les cites qui existaient encore a cette epoque en Moldavie et en Yalachie, ce qui lui offre 1’occa-sion de signaler deux trouvailles monśtaires. La premiere a śtś faite dans les ruines d’une cite pres de Galati; il s’agit d’une « piece 29 de cniyre jaune, «de la grandeur d’un ort30, pas plus śpaisse, dont la legende 31 n’a pu «etre lue par ceux qui connaissent le latin, mais ceux qui connaissent «mieux le grec affirment que l’on y lit Marchianopolis, ce qui est «plausible, et les autres lettres sont inintelligibles »32. Bien que som-maii’e et par consequent inćompiete, cette description nous indique nean-moins que la monnaie en question etait une piece de bronze, frappee entre les annees 193 et 249 par la yille de Marcianopolis de la Moesie Infe-
23 I. S. Firu — Comeliu Albu, op. cii., p. 78 — 86.
24 Nicolaus Olahus, op. et loc. cit, p. 26.
25 Voir par exemple la listę donnće par Iudita Winkler, Contribulii numismatice la isloria Daciei (Contributions numismatiąues a 1’histoire de la Dacie), dans « Studii $i cercctari ętiin-tifice», Cluj, 6, 1955, p. 126-155.
28 Voir supra, notę 22.
27 Voir Miron Costin, Opere (CEuvres), ćdition critique de P. P. Panaitescu, I. Ed. pentru literaturS, Bucuresti, 1965, p. VII.
28 De la nation des Moldaves; edition citóe, II, p. 9 — 52.
28 Dans le texte original ban, nom que l’on accorde en roumain a n’importe quelle pićce de monnaie.
30 Piece de 1/4 thaler d’argent, au diametre de 25 — 27 mm.
31 Dans le texte original slouele, les lettres (de la lćgende).
33 Miron Costin, ćd. et vol. citćs, p. 42—43.