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soi, par differenciation d’autrui et assimilation au meme, en s’inscrivant dans des groupes de plus en plus larges, organiąues, fonctionnels et ideologiques.» (Ladmiral et Lipianski, 1989 : 125)
Nous demeurons consciente que les participants a ce type de projet ont une forte tendance a former des «ghettos», crćant des liens amicaux en grandę partie avec les etudiants ćtrangers ou avec des compatriotes qui partagent la meme expćrience. «A 1’ćtranger, les ćtudiants participant aux echanges Erasmus vont faire connaissance d’autres ćtrangers et ces rencontres s’avereront dans un premier temps tres grisantes, mais aussi reconfortantes.» (Papatsiba, 2003 : 167) Toutefois, cette ghettoisation permet egalement une formę de rencontre avec 1’autre, c’est-a-dire un rapport avec des etudiants des quatre coins de la planete, et quelque fois aussi, avec des ćtudiants locaux. Si un contact privilćgić ne se cree pas toujours directement avec 1’autochtone, il est plus frćquent qu’il se fasse avec d’autres etudiants intemationaux, ce qui permet de developper un autre type de rapport.
Differentes etudes sur rexperience de mobilite etudiante en Europę demontrent que la maniere dont les etudiants se voient dans ce nouvel environnement agit sur leur faęon d’aborder Pautre. «La maniere de se percevoir en tant qu’ćtranger semble etre au creur de la capacite de 1’ćtudiant Erasmus d’ćtablir des liens. Soit, etre ćtranger stimule le deploiement de ses ressources; la distance avec l’autre culturellement different devient une distance interpersonnelle a franchir avec decouvertes et enrichissement personnel a la cle. Soit, etre ćtranger renvoie 1’image stigmatisante de quelqu’un de «dćflcitaire» par rapport au modele «plein» incame par 1’autochtone [...] » (185) De meme, la maniere dont l’expćrience sera vecue aura certainement un impact sur 1’integration des apprentissages dans le quotidien au retour. Selon la conseillćre en orientation professionnelle de l’UQAM Louisette