32
MEMNONIA I
La scene la plus importante de celles qui ont ete conservćes a Medinet Habou, apres celle de 1’union d’Amon et de la reine Touy, est assurement la presentation, par Amon, du jeune prince Ramses a la deesse Hathor qui lui tend la menat. II faut egalement ajouter les scenes de defiles de princes et surtout de princesses dont le traite des corps est d’une rare dćlicatesse. Un ćlement du plus grand interet est constitue par les vestiges d’un chapiteau hathorique, remploye en deux blocs opposćs, sur la face nord du tempie. Le visage humain en a ćtć martele, mais le caisson de la botte de rćsonnance porte deux cartouches encadrant 1’uraeus centrale disquee: a gauche on lit distinctement le nom de Touy, a droite celui de Rams es-mery-Amon.
Retenons encore que le nom de la reine presente les variantes deja connues, differentes suivant les scenes ou motifs architecturaux. Ainsi : Touy, sur les montants de porte et les plafonds (mere royale). Epouse royale Touy et mere royale Mouty, dans les scćnes de thćogamie, Mouty sur deux exemples oii la reine est devant Hathor (L. Habachi, bloc II K), ou devant Thot (L. Habachi, bloc II I)(l2).
Dans 1’ensemble des vestiges rassemblćs on peut suggerer que cinq types de de-cor de ce prćcieux sanctuaire nous sont parvenus.
— Des ćlćments architecturaux: montants de porte (Deir el-Bahari), comiches (Deir el-Mćdineh(13), (PI. IV-B) dalles de plafond(l4) (Medinet Habou), colonnes hathori-ques aux noms jumeles de Ramses et Touy et de Ouser-Maat-Re et de Nofretari.
— Des images officielles de Ramses, devant les formes divines. La reine-mere, et sans doute Nofretari, ćtaient figurćes dans cette iconographie traditionnelle oii person-nages royaux et divins prćsentent la taille la plus importante.
— Le troisićme theme evoque est celui de la thćogamie et ćtait assorti, naturellement, des autres details entourant cet evenement majeur et en formaient sa conclusion.
— Puis viennent les dćfiles. Au nombre des princes et des princesses dont les images sont conservees, il ne peut etre question des enfants de Touy dont on connait le nombre sembie-t-il tres restreint, limitć(l5> pour ceux qui apparaissent comme vivants, a Ramses et a sa soeur Thiya. Restent, ćvidemment ceux de Ramsćs dont les silhouettes apparaissent comme on le sait, en longues theories, dans les temples de Nubie (Abou Simbel, Derr, Ouadi es-Seboua, par exemple) ou encore dans les sanctuaires metropolitains, pour ne citer que ceux du Ramesseum, ou encore ceux de Louxor ou d’Abydos. Si le sanctuaire “hathorique” dćdić par Ramsćs a sa mćre dans 1’enceinte de son “Tempie de Millions d’Annćes” comprend bien la prćsence de Nofretari, il est logique d’y voir apparaitre aussi les enfants de celle qui avait donnę le jour a 1’hćritier du tróne, cótoyant peut-etre, ici, comme en Abou Simbel, ceux de 1’autre grandę ćpouse royale du moment, Isis-nofret, (absente neanmoins dans ce genre de