pris les alinients de protection. La consćąnence la plus importante de cette conclusion est peut-etrelofait ąirelle montre la voie (et ii est pos-sible que cette voie soit uniąue) vers une pros-pćritć p!us grandę pour les populations mrales des pays moins developpes, dont la pauvrete est extr6me, avec des revenns tres infericurs menie la faible moyenne nationale. Ellc pcnt egalement entrainer dans les pays eoononiicpie-ment sous-dćvcloppćs une augmentation dc la demande d’importatiou de produits alimontaires, hien que ces pays ne comptent Iiabituellenieiit dans la niesure du possible que sur leurs propres ressources agiicoles, afin de reserrer les devises etrangeres a Pimportation de biens d’ćquipe-ment.
Le fait que, aux bas niveaux de vevenu. Ia consommation d‘un grand nombre de produits aliinentaires est tres elastique en fonction du revenu offre une importance evideute pour los administrateurs et les planificateurs des pays insuffisamiueiit developpes, ou le dćveloppement economique et Paccroissement des revenus peu-vent conduire k une augmentation tres accusee de la demande en produits alimontaires quif si elle iPetait pas satisfaite. risquerait do declen-cher des pressions inflationnistes. II importe donc eyidemment de próvoir cette erolution et de prendre des dispositions a son sujet. D’autre part, il est possible que les problemes dJexce-dents et de baisse des revenus agiicoles. qui peu-vent se poser lorsque Poffre depasse raccioissement de la deniando, ne soient pas moins gra-ves. II n’est pas possible de regulariser avec autant de prćcision quo la production des usines un processus biologique cominc la production alimentaire qui est soumis aux caprices du tempa, et il est difficile d’ćviter certaines yariations du niveau des prix, bien que celles-ci puissent etre tres limitćes pour toutes les denrćes (a Pexception des plus pćrissables d entre elles) par un systemo de stocks tampons et, dans une certaine niesure. par une reglementation du niveau des impor-tations ou des exportations. Toutefois. ces con-sideiations releveut davantage du domaine des politiques de prix qne de celni de la consomma-tion alimentaire.
Linfluence a long ternie des prix sur la con-sommation alimentaire a etc examinee moins en dćtail que l influence du revenu. I^a plupart des travaux sur les rapports entre les dispon ibilit^s et les prix ont ete faits dans les pays deveIoppes et ont porte surtout sur les rapports a court ternie, en tant ąu ćlćmeiit accessoire pour la prevision des prix. Ignorer Pinfluence des va-riations des prix sur la consommation alinien-taire aux bas niveaux du revenu, dans les rć-gions urbaines comme dans les r^gions rurales, constitue une grave lacune dans nos connais-sances. II est vraisemblable que les effets des yariations de prix doivent ctre plus marqućs dans les pays a faible reyenu que dans les pays riches. tout comme les elasticitćs en fonction du reyenu y sont plus iniportantes, mais on ne dis-poso guere d ^Ieinents positifs pour confirmer cette iinpression.
II a ete neanmoins presente des donnees qui font ponsor quo, nieme dans les pays k revenn ćlevć, les prix des denrees iiiilueiit. dans une certaine niesure. sur la proportion du revenu de-pensće pour ralimeiitation et. a un degrć beau-coup plus liiarcfue, sur la conipositioii du regime alimentaire. Les yariations de prix ont tendance a agir en sens contraire des yariations du reyenu pour ce qui est de Pensemblc des dfpenscs ali-nientaires. au moins en courte periode. Mais les yariations a long termo des rapports de prix entre ditferentcs denrees sont capables d’aiimiler ou d’accentuer les yariations qne Pon peut at-tendre de Paccroissement des revenus. Aux Etats-Unis, par exemple. certains signes mon-trent que les tendances a long ternie du niveau des prix ont fait- monter la consommation dc graisse, de sucre et. d’ceufs et baisser la con-sommation de viaude et de produits laitiers. beurre en particulier, dans des proportions plus fortes quJon 11'aurait pu s'y attendre si les re-yenus recls avaient. angin en tć sans yariations a long termo des prix compares des diffćrcnts alinients. II s’agit ici encore d!un domaine dans Icouel des etudes plus dćtaillćes seraient d iui grand interet.
Lorscpi on examine l influence qu exercent śniła consommation les prix des denrćes aiimen-taires. il faut distinguer entre Pmflnence des yariations de prix sur les depenses consacrćes k l aliineiitation et sur la quantitć d'alinients coiisominće. La situation est tres difTerente a cc point de vue pour les divers alinients. C’est ainsi qu:a Pexception peut-etre des groupes les plus pauvres. les yariations de prix 11’ont qu'une faible influence sur la quantite totale de cćre-ales et de fćculcnts eonsommee. alors qu‘elles ont un effet considćrable sur les depenses consa-crees a ces articles14. Pour des alinients coninie
14 Ainsi qu’on Pa dćja remarque; les yariations des prix peuvenfc egalement conduire remplacor une córćalc plus nourrissante par une autre moins nour-rissante, piir exemple, lo ble par le mais, et inver-sement.
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