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bres quand, de tous les coins de la France, des pr^tres par centaioes prenaient la direction dc Rocbefort, ou de la Uochelle, subissant en chemio toutes sorles d avanies de la part de leurs gardiens avant de rejoindre leurs casema-tes infectes ou les inarais de la Guyane. Point n etait be-soin, pour ces paysans, de jeter leurs regards par dela leurs paroisses pour voirdequelle faęon le gouvcrnement du Direcloire comprenait la Libertć et pratiquait la Fra-ternite. Leurs anciens pasteurs n^taient-ils pas retenus sur la terre d eiil? Les ecclćsiastiques qui se trouyaient sur le terriloirede leurs communes ne risquaienl-ils pas, tous les jours, leur vie eD exeręanl en cachette les fonc-tions de leur ministere? Ces ćglises, ceuvres de la foi et de la piótć de leurs aleux, n'avaient pas ćvidemment M construites pour £łre tćmoins de ces sc^nes grotesques et sacrileges. Sans vouloir excuser les administraleurs des communes de Saint-Thćgonnec et de Guiclan. nous pou-yods dire que, tirailles par la peur, ils hurlaient avec les loups. II ćtait temps quc la Rćvolution prlt fin.
Bonaparte, par son coup d Etat du 18 Brumaire (9 No-yeinbre 1799), vint heureusement meltre un ternie au rógne odieux du Direcloire. Sous le Consulnt, les prśtrcs ćmigrćs furenl aulorisćs a rentrer en France, et les prć-tres caches purent se montrer au grand jour sans £tre inquielćs. Avant mśme que la paix religieuse fili olficiel-lement proclamće, elle etait reconoue de (ait dans la plu* part des paroisses. A partir du 23 Aotit 1800, Franęois Abgrall se servait des (onts baptismaux de leglise, et procćdait & des inhuroations religieuseś dans locimetiere paroissial.
Celte lois encore, il faliait.a ces ecclćsiastiques se pre-sentcr ?i la mairic de leur arrondissement, pour indiquer le lieu ou ils avaicnt l intention de se fixer, et « s engager <i sy tenir en ćtat de surveillance et & se prćsenter au
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premier ordre de lautorilć superieure, au besoin ». Le serment la Constilution de l’an VIII, sermeot purenient civique, ćlait obligatoire. Abgrall et Holland, qui avaient ćte contraiots, l un de sexiler, 1'autrede secacher durant la pćriode revolutionnaire, pour n avoir pas voulu sous-crire a la Constilution civiledu Clergć, se defiaient desor-mais de toute formule de serment. Ils promiront cepen-dant fidelitć ii la Constitution de łan VIII, u sau( et reserve de tout ce qui, dans cette Constilution, pourrait se trou-ver de contraire h la religion catholique, apostolique et romainc qu ils profeśscnt »>. łiervć Drolach, qui etait revenu d Angleterre, en m6me temps que son collćgue Robert Tanguy, fit, le raćme jour, une dóclaration iden-tique. Deuxautres prćlres originaires de Saint-Thśgonnec, rentrćs en France en vertu du sćnatus-consulte. declare-rent h la sous-prefecture de Morlais leur inlenlion de se fixer dans leur paroisse natale. C etaient Yvea et Thćgon-nec Breton,dont lundeyint desservant de Boscof! et l au-tre curó de Saint-Martin de Morlaix. Jacques Mallćgoll, qui avait dd sexiler pour recevoir les ordres sacrćs en Angleterre, des mains de M<r de la Marche, et Guy Cras, dont nousavons rapporte la tragique odyssće en Espagne, ne rentrćrent qu’en 1802 a Saint-Thćgonnec (1). L ancien recteur, Henś-Marie Abjean, exilć en Angleterre en 1791, ne revint plus dans sa paroisse. Son succcsseur lut Guil-laume Hicliou, ancien recteur de Guimiliau, dont l instal-lation eut lieu le 22 Janvier 1804.
F. QUINI0U.
(ł) Voir chnpitre € Drportntion >1 Em igrali on ».
FIN ,
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