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JACQUES YANDIER
methodiquement les quartiers de la ville Fun apres Fautre : c’etaient la ses vacances. Amateur d'art roman, il ne manąuait pas une occasion d'aller admirer les eglises a travers la France.
On pourrait croire que, pour mener de front toutes ses activitćs, Jacques Vandier słimposait une existence austere et menait une vic retiree. II n’en etait rien, hien au contraire. Peu de maisons etaient aussi ouvertes que la sienne. Connaissanl son hospitalite, son gout pour la compagnie, les amis et les relations parfois fort eloignees, ainsi que ses collegues etrangers, s'y succedaient sans cesse, d’abord square Carpeaux, plus tard rue Las Cazes. Ils y arrivaient souvent a rimproviste, sans s’annoncer, arrachant leur hóte a son travail qu’il interrompait avec la meilleure grace, on aurait dit avec plaisir, pour s’y replongcr a la minutę nieme ou la porte se refermait sur le visiteur. Je puis temoigner qu’il etait difficile de trouver une heure ou on pouvait le voir cn tete-a-tćte, sur de ne pas etre derange.
Toujours affable et d’une bonne humeur egale, curieux de tout, interesse par tous, il parlait avec chacun des questions qui preoccupaient celui-ci, fort peu dc ses propres problemes ou de son travail. Les maitres chevronnes comme les debutants incertains de la voie a suivre venaient lui demander conseil; les ouvriers des ateliers du Louvre, les vieux gardiens du musee s’adressaient a lui pour solliciter son aide. II ecoutait tout le monde avec attention, entrait dans les difficultes qu’on lui exposait et cherchait a les resoudre.
L'homme etait d'une qualite aussi rare que le savant. La disparition dc Pćrudit laisse un grand vidc dans fegyptologie. La morl de cette personnalite si humaine et si attachante eprouve cruellement tous ceux qui Pont approchec.