Maghreb 69
ghand Gallimard („chez Gallimard"), discutent des hommes politiąues a la tete d'un hizbicule („un petit parti") et terminent leur phrases par oualakine („mais"). Un phenomene particulier est a identifier dans des exemples cites ci-apres. Dans le cas de bonjourine, nous voyons apparaitre un duel arabe sur un mot franęais, dans hizbicule par contrę nous remarąuons un diminutif franęais sur un mot arabe (hizb designe un parti). La langue, autant qu'un organisme vivant, evolue constamment. Elle se nourrit sans cesse du melange des cultures presentes dans la region du Maghreb. Ainsi, plusieurs mots ont ete crees: bourguibisme, agrumiculteur pour le producteur d'agrumes, puis l'adjectif agrumicole, marche lybien pour le marche noir ou ramadanesgue pour les activites liees au ramadan. Ces expressions n'existent pas en France et n'y seront pas comprises, pourtant elles respectent parfaitement la logiąue de creation de nouveaux mots en franęais. Cette formę presente non seulement une langue ąuotidienne pour une partie de la population, elle est aussi une formę identitaire, liberee de la normę venant de Paris.
10.4. Influence de 1'arabe sur la langue franęaise metropolitalne
Des la deuxieme moitie du 20e siecle, la situation linguistiąue change profondement. Les argots de metiers disparaissent en faveur d'argots sociologiąues, la fonction cryptiąue est abandonnee tandis que la fonction identitaire devient dominantę. II y a longtemps que le franęais a emprunte a 1'arabe via l'espagnol (artichaut, abricot), l'italien (magasin) ou de l'argot des militaires et des Pieds-Noirs. Plus recemment, le lexique est marque par les enfants de migrants maghrebins. L'influence de la langue ^rabe sur la langue franęaise se manifeste essentiellement