HLSTORIQUE 13
plus de huit heures »; et b) une poussee epidemique, au cours du printemps de 1543, d’un mai denomme «moryxy» par la population locale, dont le taux de mortalite etait si eleve qu’il etait diflicile d'enterrer les cadavre$. Selon la description de Correa,
* Les douleurs etaient si poignantes et avaient un caractćre si terrible que le pire des poisons paraissait etrc en cause, comme scmblaient le prouvcr les vomi$sements ct la deshydratation conseciitive, Festomac etant comme dessechS; les crampes qui atteignaient les tendons des articulations et la plan te des pieds determinaient des souffrances si vives que le malade semblait moribond; les yeux perdaient progressivement leur sensibilite tandis que les onglcs des rnauis et des pieds noircissaient et presentaient une voussure,» [Trąd].
Depuis cette epoque, d’autres observateurs portugais, puis hollandais, franęais et anglais ont decrit les manifestations choleriques; Macpherson dans ses Annals of cholera a cite 64 observations, touchant la presence de la maladie entre 1503 et 1817, provenant de sources autorisćes independantes: dix d'entre elles font mention d’une propagation epidemique des manifestations dćcrites. Ces rapports se limitent evidemment d'abord & Goa, seule province connue des Europeens au cours du xvie siecle (Macnamara, 1876). Plus tard, cependant, on a mentionne succe$sivement d'autres zones de la cóte occidentale de l’Inde qui avaient subi les atteintes du cholera. Ainsi Thevenol (1689), qui contracta lui-m6me la maladie, et Fryr (le premier Anglais qui ecrivit sur cette affection, sil faul en croire Macnamara) temoigndrent de sa presence- sur la cóte de Surat «un peu avant 1678 *> (Macnamara). Comme Ta precise Sticker (1912), Daman (Dam&o) pr£s de Bombay fut touchće en 1695.
Que les premićres ob$ervations concernent exclusivement la cóte occidentale de Tlnde ne semble pas dli seulement au fait que les Anglais prirent pied sur la cóte de Coromandel et au Bengale plus d’un sićcle apres llnstal-lation des Portugais k Goa. Macnamara a prćcise a ce sujet que le premier texte sur la presence du cholera en Inde publie par un medecin anglais — le Dr Paisley — et datę de Madras (cóte de Coromandel) en 1774, n’a ete connu que 33 ans plus tard, a Foccasion de sa publication dans un travail de Curtis sur les Maladies de Plnde(Edinburgh, 1807), cela probablement parce que les premiers observateurs britanniąues insisterent pour classer la maladie parmi les affections spasmodiques au lieu de la considerer comme une entite mor bidę et de la denommer cholera asiatique. Tl n'etait donc pas surprenant, conclut Macnamara, que les ćcrits des medecins britanniques ne donnent pas de description de cette maladie, menie au cours de la derniśre partie du xvme et au debut du xixe siecle. En outre, comme le declare cet auteur,
«Avant 1781, nos possesstons dans Linde etaient entourees de grandes provinces, dont les habitants nous etaient comptetement inconous; il ćtait donc impossible de tracei le cours de Tepidemie jusqu’a ces territoires.» [Trąd.]