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De fil en aiguille, au cours du sejour et encore plus au retour, les ćtudiants ont egalement mene une reflexion, pas toujours consciente, sur leur propre pays et leur peuple. Pour Judith, cela se concretise premierement au niveau de Pidentite collective. « On fait partie du premier monde, ęa c’est sur qu’on s’en sort pas. Je pense que cette identite-la elle reste. Comme a chaque fois qu’on va dans un pays du tiers-monde, en Afriquc, on est les toubabs, ou dans le reste de l’Amerique latine, on est les gringos, en Arge ne, on est des gens du premier monde. »(Judith)
Plus encore, cette etudi
te a vraiment realise la chance de faire partie d’une societe
developpee.
De prendre conscience de la chance que j’ai pis de la chance qu’on a... constamment. II faut que je me le tatoue en quelque part pour ne pas 1’oublier parce que, ęa met tellement en perspective des choses, par rapport a chialer, par rapport a plein de choses, comme le fait d’etre fatiguee. Je trouve tellement que c’est une espece de luxe Occidental de se sentir fatigue. Tu peux pas te sentir fatigue ailleurs sur la planete. II faut toujours que tu bouges «ton cul » (sic). (Judith)
Du cóte de Mia, le sejour a de plus confirme l’ouverture d’esprit des Montrćalais. « Je parle de Montrćal comme une ville vraiment ouverte, vraiment mutliculturelle, pis ęa je l’ai realise vraiment plus en voyageant, parce le quand tu voyages, je sais pas dans la plupart des pays, meme les gens dans les echanges qui viennent des autres pays, il y a une certa \ uniformite qui a pas a Montreal. (sic)» (Mia). II est intćressant de noter que cette etudiante ne fait pas reference aux Quebecois ni aux Canadiens, mais bien aux Montrćalais, un groupe que 1’etudiante connait mieux ou qui Pidentifie de maniere plus juste.
Nicolas assure pour sa part avoir rćaffirme ce qu’il croyait etre le Canada : un pays multiculturel.