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104 Anthony ljaola Asiwaju

peręu la presence d’administrations diffćrentes, avec les systćmes socioćco-nomiąues qui leur ćtaient associćs, puis k analyser les rćactions de ces groupes. L’ethnohistoire des frontićres constituerait alors un aspecl nouveau et impor-tant de 1’ćtude des relations internationales en observant de faęon empiriąue, au niveau le plus terre k terre, le comportement des diffćrents Ćtats dans leurs rapports — actifs et passifs — avec des pays tiers. Cependant, il s’agirait cette fois d’ćtudier non pas l’intervention habituelle d’un ou plusieurs autres Ćtats ou pouvoirs souverains, mais plutót la situation d’entitćs humaines ou culturelles partagćes par les frontićres puis coincćes, pour ainsi dire, entre les territoires nouvellement crććs. L’ethnohistoire des frontićres africaines se prć-senterait corame une analyse des relations internationales, faites k travers l’expćrience bistoriąue de populations africaines strictement partagćes. L’histoire ainsi conęue considćrerait logiąuement le dćveloppement comme un phćnomćne s’ćtendant k la fois sur les pćriodes coloniales et post-coloniales, d’autant que l’on admet de plus en plus l’existence de liens et d’une sorte de continuitć entre les styles et les traditions de 1’administration des puissances coloniales et ceux des Ćtats indćpendants qui leur ont succćdć*3.

La seconde expression qui appelle des ćclaircissements est celle de « frontićres d’Ćtat », qu’il convient de rćserver aux lignes de sćparation entre Ćtats distincts. Dans le contexte colonial, ces lignes ćtablissaient la dćmar-cation de territoires coloniaux placćs ou non sous la tutelle d’une meme puis-sance mćtropolitaine. Dans la pćriode postcoloniale, le terme se rćfere k des frontićres entre Ćtats africains politiquement indćpendants, 4 l’exclusion des limites intćrieures (qualifićes de « purement administratives » ou de « rćgio-nales ») propres k chacun d’eux*4.

En principe, c’est une distinction simple, facile k ćtablir. De sćrieuses complications peuvent nćanmoins surgir si l’on considżre que des changements historiques risquaient — comme cela s’est parfois produit — de faire d’une certaine limite une frontifere « d’Ćtat » ou une frontiere « intćrieure » selon les circonstances. Les frontiferes de 1’actuelle Rćpubliąue de Haute-Volta, qui n’ont ćtć ćtablies comme limites d’Ćtat qu’en 1947, en sont un excellent exemple. De 1932 k 1947, le tracć actuel entre la Haute-Volta et la Cóte-d’Ivoire fut une frontifcre « intćrieure » du fait que les deux territoires se trouvaient sous

23.    Voir, entre autres, William B. Cohen, «?A century of modern administration: from

Faidherbe to Senghor », Cmlisations, vol. XX, 1970, p. 40-49; Dean E. McHenry, Jr, « The utility of compulsion in the implementation of agricultural policies: a case study from Tanzania », Canadian journal of African Studies, vol. VII, n° 2, 1973, p. 305-316; Jean-Claude Miller, « Qan headship and political change among the Rukuba (Benue Plateau State of Nigeria) », Canadian journal of African studies, vol. 9, n° 1, 1975, p. 7.

24.    Les limites intórieures ont ćtó ąualifióes par Boggs de « purement administratives »;

Prescott, de son cótó, les appelle « rćgionales ».



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