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On s’accorde generalement sur la presence de bacteriolysines a des titres assez bas dans le serum des sujets normaux* Sur ce point, Papamarku (1917) a notę que si certains observateurs antćrieurs avaient rencontre habituellement dans le sćrum de leurs tćmoins des titres compris entre 0,1-0,75, il avait trouve chez 3 sujets normaux sur 16, des titres bactericides dc 0,05 et chez les autres des taux trós infćrieurs k ces chiffres*
Svenson a precise en 1909 que de nombreux chercheurs de la premiere heure, dont Lazarus (1892), Metchnikoff (1893), Pfeiffer (1894a) et Amako (1909), avaient mis en evidence la presence de bactćriolysines dans le serum des choleriques ou des convalescents de cette maladie. Ces auteurs ont generalement eu recours k des animaux d’experience et, notamment, au phenom&ne de Pfeiffer, mais ils ont parfois utilise les seuls tests in vitro. Selon les observations des uns et des autres, le titre bactericide de tels serums (c’e$t-a-dire la plus petite ąuantite qui protćge les cobayes contrę Pinfection choleriąue intraperitonśale) variait dans des proportions considerables, et parfois ne dćpassait pas — selon Metchnikoff — le taux du sćrum normal dans la convalescence d’une infection $ćv£re* D*apr£s Pexperience de ce cherclieur, les substances bactericides n’ćlaient presentes k la phase aiguS de la maladie qu’en faible quantite dans le serum de 45 % des malades au plus* Cependant, comme il a pu Petablir avec tous les autres observateurs, le titre bacteriolytique s'ćlevait pendant la eonvalescence pour atteindre son maximum dc la deuxiemc k la quatri$me semainc* D*apres Pexpericncc de certains, mais pas de tous les observateurs que cite Svenson, le pouvoir protecteur des sćrums deconvalescent$ ne dćpasserait pas, apres 6 semaines, celui des serums normaux.
Svenson a pu lui«m£me mettre en ćvidence les bacteriolysines chez 89 % des 27 eonva!escents qu’il a examines entre la deuxićme et la ąuatrićme semaine suivant le dćbut de la maladie* II nły avait aucun parallślisme entre la presence des bacteriolysines et celle des agglutinines, celles^ci ne se rencontrant que dans le tiers environ de ces sujets* Sur le vu du fait que la reaction de Pfeiffer etait negative chez certains convalescents, Svenson conclut que Papparition des bacteriolysines etait un signe caractćristique de guerison, parce qu’elle ćtait frequente, mais qu’il ne fallait pas trop en tenir compte (,** eine Beglei terscheinung, die sehr haufig be i der Genesung beob-achtet wird und ein charakteristisches Symptom derselben ist, mit derselben aber nicht unbedingt identifiziert werden darf).
Papamarku (1917), faisant allusion aux observation$ concernant la persistance des bacteriolysines dans le serum des sujets gueris du cholera, a souligne que manifestement ces anticorps pouvaient devenir inapparents ou m&me disparattre, lorsque ces individus etaient encore pleinement immunises contrę la maladie. Un cas de cette esp£ce fut celui de Pfeiffer, qui avait contracte le cholera et dont le serum ne montrait dejk plus de proprietó immunisante trois mois aprós sa maladie*