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Conclusion generale

Pour terminer cette longue 6tude sur la pensie de saint Thomas enmatiere daumóne, marquons la place qu’elle occupe dans Hiis-toire de la doctrine.

1) Au moment ou parait le Docteur Angelique, on peut dire que, sortant des analyses hatives et des essais de coordination de l’age patristique et pr6-scolastique, la doctrine de l aumóne etait a peu pres constituee avec Guillaume d’Auxerre, Alexandre de Hales et Albert le Grand. Heritier et continuateur de ces illustres maitres de la theologie medievale, saint Thomas accepte au debut a peu pres toutes leurs indications, surtout les deux determinations du precepte, l’existence du superflu et l extreme necessite, mais se montre assez reticent et plutót novateur sur le role de la justice. En sa magistrale synthese de la Somme, il n’abandonne pas la disjonction des deux sources d’obligation, mais utilisant avec plus de maitrise les notions aristoteliciennes de justice ^x, il assigne resolument et definitivement le role prin-

1. Mgr M. Wittmann dans un recent ouvrage (Die Ethik. des ki Thomas von Aquin, Miinchen, 1933) a montre qu’il faut reconnaltre dans la morale de saint Thomas, malgre les nombreuses formules aristoteliciennes, l’influence penetrante de Taugustinisme, et cesser d’y voir un decalque de la morale d* Ar istotę. Conclusion qui rejoint celle de M. E. Gilson (L'esprit de la philosophie medieoale, Paris, 1932).

Toutefois, pour ce qui est du concept de justice, notre etude nous amene a partager entierement la critique de dom Lottin, O. S. B. (Bulletin de Theol. anc. et med., t. II, n. 351), a savoir, qu’ici 1’influence du Stagirite est decisive et dans les termes et dans le fond de la pensee. Et il y a tout lieu de s’en feliciter, parce que chez le docteur d’Hippone le terme justicia repond a une quantite de nuances, aliant jusqu’a signifier une simple convenance,