quante, en particulier pour un film tres emouvant sur la vie des chirurgiens. II etait venu peu a peu a la misę en scene apres avoir exerce les activites de chef de plateau, d’assistant et de directeur de production. Autant Stocklin donnait une impres-sion de solidite tout illusoire avec son visage de brachycephale, son teint rouge et ses yeux bleus (il se pretendait d’origine savoyarde), autant il ema-nait des yeux noirs de Rollner, de sa silhouette et de son sourire, un charme fragile. Vers la fin du repas, je posai ąuand mćme une question concer-nant le « roman ».
Rollner, aussitót, sortit de la poche de sa veste un livre d’un format minuscule. II me le tendit. Le roman datait de 1907 et avait ete edite par Edouard Guillaume pour sa collection populaire « Lotus Alba ».
— Je vous confie Capitaine des Mers du Sud, me dit-il en souriant. Et j’espere que nous ferons ensemble du bon travail.
Le lendemain, je signai mon contrat chez Stocklin, en presence de Rollner. Je touchais six cent mille anciens francs immediatement, mon nom figurerait sur Paffiche et les placards publici-taires et j’etais interesse a 2 % sur les « benefices nets Production ». Stocklin decida que je partirais le lendemain avec Rollner pour Port-Cros, ou le film serait tourne. La, nous travaillerions au sce-nario qu’il etait necessaire de « boucler »> le plus vite possible, Les prises de vues commenceraient le mois suivant. L’equipe technique 6tait deja sur
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