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generał, et la gucrre qu’il livre a Kandahar en particulier, sera etudie pour valider cette interpretation des relations bureaucratiques . Quelle approche est privilćgiee par la Defense nationale et quelle place le Canada accorde-t-il au volet diplomatique?
Quelques aspects de cette mission justifient le choix de PAfghanistan comme cas d’ćtude. Tout d’abord, les rćsultats sur le terrain, a Kandahar, sont cites comme un succes d’integration civilo-militairc24. A contr ario, la planification de la mission afghane donnerait lieu a cTintenses debats a Ottawa. Pour mettre fin aux conflits bureaucratiques et coordonner les efforts, plusieurs structures de collaboration sont etablies entre la Dćfense nationale et les Affaires etrangeres . Aussi, tous les acteurs bureaucratiques sont coordonnes par le Groupe de travail sur PAfghanistan du BCP (GTA-BCP) dirige par un sous-ministre adjoint provenant du MAECI26. Ensuite, les plans issus de la nouvelle doctrine contre-insurrectionnelle (COrN) des militaires integrent les acteurs civils pour Patteinte des objectifs de securite27. Cette approche lie la sćcurite a la diplomatie et au developpement au niveau local et se veut donc plus adaptee aux realitćs culturelles et securitaires du terrain que les Solutions (securitć, ćducation, santć, gestion des frontieres, institutions, reconciliation) conęues a Ottawa dans une logique de construction de PEtat afghan28. Cette approche, privilegiee par les militaires, differe des pratiąues de construction etatique auxquelles leurs collegues civils sont habitues. Finalement, en 2008, le rapport Manley recommande de « civilianiser9 » la presence canadienne a Kandahar. L’interdiction aux civils de se deployer
33 Au sein de la Defense nationale, le Commandemcnt dc la Forcc cxpćditionnaire du Canada (COMFEC) est la sous-organisation des missions a Pćtranger, dont PAfghanistan. Chcz les Affaires etrangeres, c’est !c groupe de travail sur PAfghanistan (FTAG).
34 Bień que les activitćs dc rccontruction canadiennes prćsentent des lacunes, sur le plan des relations civilo-militaires, le travail
de Pfcquipe provincial de reconstruction de Kandahar, est reconnue comme un succes. Matthew Fisher, Postmedia News, Canada's PRT in Afghanistan wildly successfuP: U.S. diplomat (31 oclobre 2010), en ligne,
http://www.docstoc.eom/docs/l 10301899/Article—Canadas-PRT-in-Afghanistan. page consultee le 28 dćcembre 2012.
35II y a dc multiplcs niveaux dc collaborations entre le MDN avec son Quartier General de la Defense nationale (QGDN) ou Ic Commandemcnt de la Forcc cxpćditionnairc du Canada (COMFEC) et le MAECI avec son Groupe de travail sur la stabilisation et la reconstruction (GTSR) ou son groupe de travail sur i’Afghanistan (FTAG).
36 Nicholas Gammer, op cii.
21 CANADA, Ministćre de la Dćfense nationale, Counter-lnsurgency Operations, Ottawa, 2008, 249 p.
29 Selon la logique du state-building, PAfghanistan serait un £tat fragile et il faudrait donc lui construire des institutions etatiques fortes et ccntralisćes. Voir Sheri Berman, « From the Sun King to Karzai», Foreign Affairs, volume 89, numero 2, 2010, p. 2-9. Cette logique est contraire aux particularitćes culturelles expliquees par Simon Leduc, La construction sociale du concept de Taliban, Montrćal, UQAM, 2009, 143 p. U offre & la fois une excellente analyse des principaux referents culturels des Pachtouncs ainsi qu’un historiquc de Parmće du Mollah Omar construit par les mćdias occidentaux selon le concept de « Taliban ».
39 CANADA, John Manley et al., Rapport du Groupe d ’experts independant sur le role futur du Canada en Afghanistan, Ottawa, 2008, 102 p.