Parmi les enjeux de politiąue etrangćre des annees 1990, 1’engagement du Canada dans les Balkans est un cas ou les objectifs diplomatiąues et securitaires se chevauchent. En effet, la responsabilite de cette mission est accordee k plusieurs acteurs bureaucratiąues creant ainsi un espace commun devant etre coordonne. De meme maniere, 1’engagement du Canada en Afghanistan de 2001 jusqu’& 2014 represente ce meme espace commun pendant la pćriode suivante. En particulier, la guerre qu’a livrće le Canada k Kandahar est rćvćlatrice puisqu’elle voit le deploiement d’une centaine de civils issus de plusieurs ministćres, dont le MAECI. Les deux cas impliquent un usage proactif de la force. Comme la formę de la guerre, sa nćcessitć et la strategie requise pour la gagner sont peu remises en question, la comparaison est intćressante. II est possible dMmaginer quel aurait pu etre le role d’une diplomatie influente ótablissant des objectifs politiques pouvant necessiter, dans certains cas, 1’usage de la force. Au contraire, nous verrons que, devant une situation politique, ethno-culturelle, economique et securitaire complexe, la reponse est venue du leadership militaire. Ce demier propose la misę en oeuvre pangouvemementale de la guerre contre-insurrectionnelle. Cette rćponse offre une place de soutien aux civils essentiels a Patteinte des objectifs securitaires. Puis, nous tenterons d’evaluer quelle reponse une diplomatie influente aurait pu proposer. Depuis 2001, 1’engagement du Canada en Afghanistan en gćnćral, et la guerre a Kandahar en particulier, soutiennent 1’hypothćse d’une marginalisation de la culture diplomatique par une influence militaire croissante. Le discours qui place 1’Afghanistan comme un Etat failli appelle necessairement un appui militaire, un mentorat de ses forces de securite et des projets de developpement qui renforcent 1’appareil ćtatique. Cette conception du probleme, ainsi que sa reponse militaire, sont efficaces pour gagner la guerre, mais deviennent inadaptees aux nćgociations visant k mettre fin au conflit. II s’agissait pourtant d’un objectif des dćploiements militaires des annćes 1990 organises selon les concepts de securitć humaine et au dćbut du 21e sićcle, celui de Responsabilitć de protćger. Nous brosserons donc un portrait des problemes auxquels a fait face le Canada, la solution