Les etudes psychologiąues demontrent que, pour rćaliser cette performance, 1'apprenant met en action des strategies de coordination spćcifiques, exploite des mćcanismes propres i sa pensće qui sont plus ou moins performants. Un exemple suggestif au niveau de la perception est Porganisation de la vue. La tache jaune permet la vision prćcise des details M balayćs ” par 1’attention tandis que le reste de la retine surveille le fond. A tout moment, les deux visions coexistent et interagissent. Le jeu “ global-detail ” a des racines profondes. Au niveau de la memoire, les modifications sont operees par des mćcanismes encore peu connus, mais en tout cas capables d'intćgrer la simultanćitć et la succession. La w mćmoire a court terme " ou la “ mćmoire de travail ” contribueraient a cette dualitć.
Nous retrouvons ainsi un probleme pedagogique c!assique: dans quei ordre faut-il transmettre les ćlćments du savoir exterieur decomposć pour faciliter la recomposirion intćrieure? Si le savoir a apprendre permet une dćcomposition lineaire, la solution est relativement simple; on transmettra les morceaux, Pun aprćs Pautre, en livrant a chaque ćtape le contenu d'une partie et les liens pour 1'englober dans Pensemble deji appris. Mais si le $avoir-systeme n’est pas lineaire ou recomposable linćairement, on est oblige de trouver d*autres Solutions. On pourrait revenir sur nos pas pour complćter ou modifier des descriptions faites anterieurement, revćler a posteriori des significations, presenter des variantes et de nouvelles intcrprćtations.
n est assez rare que la structure d'une connaissance declarative soit lineaire. Les notions forment pour le moins une hierarchie. Pour presenter une structure arborescente, nous sommes obligćs a des ramifications. On suit une branche, on revient pour suivre Pautre. Quand les “ noeuds ” sont lies par de multiplcs liens, les boucles apparaissent et la topologie devient celle d'un reseau. Pour les connaissances procedurales, seulement les cas simples sont solubles par une approche en Cascade (u ćtape apres ćtape ”). On rencontre souvent des branchements (des altematives) ou des itćrations (on reprend des operations). Pour les connaissances dćmonstratives (des explications sur des liens de causalitć), le mćcanisme lineaire reflete les cascades “ cause et effet ”. Si par rćtroaction, 1'efFet agit sur les causes (reaction), on se trouvc dćja en face de la boucle. Les structures de Cascade, de ramification et de boucle, sont des vrais łł briques ” pour le design explicatif. Si la rćalite n'est pas linćaire, on applique des procćdures de ° linćarisation ”, car Pargumentation en cascade presente Pavantage d’etre operationnelle. Elle est un outil ćpistćmologiquc et pedagogique important, mais elle nłest pas sufhsante pour Pexplication des processus complexes.
Prenons Pcxemple elćmentaire d*un ensemble condensatcur-bobine. Si on doit expliquer (enseigner) le phenomłne de Poscillation, on se trouve dans une situation irreductiblement circulairc. Le vrai mćcanisme s'explique par Pinteraction entre les deux composantes! On peut commenccr l'explication d'un point de la
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