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pour ses briąues cuites1. Avant que ne debute cette migration, les Ngijim disent avoir fait partie d'un ensemble bulala compose des Kambaru, des Situ et d’eux-memes. Ces differentes fractions se separerent a des epoąues difficiles a preciser: ii y aurait eu un premier depart de Bulala vers le Fitri, puis, plus recemment, le reste du groupe aurait eclate entre les Kambaru qui s'installerent dans la region de Mao, h Kumbari, les Situ qui coloniserent la region de Mondo, les Ngijim qui progresserent vers le sud et une demiere fraction bulala qui partit pour Moito.
CAJRBOU signale la presence de clans ngijim dans la region du Fitri, mais ni F. HAGENBUCHER, ni Moussa Hissene KAIDALLAH ne les mentionnent. Par ailleurs, si les Bade de Baderi ont le souvenir d'avoir vecu pres de Ngijim dans un passe eloigne, les gens de Dibinintchi n'ont, k aucun moment, mentionne devant nous ni l'existence des Ngijim du Nigeria, ni une alliance quelconque avec les Bade de la Komadugu ou de Baderi. Malgre une homonymie parfaite, on est donc en droit de se demander si les Ngijim du Tchad et ceux du Nigeria ont un rapport entre eux.
Alors que le conflit s'etemise entre les cites de Ngouri et de Bari, la fondation de Dibinintchi va permettre aux archers bara de trouver chez les lanciers ngijim les allies qui leur permettraient de briser les Darka. Mais, la realisation d'une alliance Ngijim-Bara-Adia ressouda encore plus 1'alliance des lanciers de Ngouri (Bareu, Bade, Kanku, Rudow...) autour des archers darka et de leur chefferie. La guerre atteint son paroxysme dans les annees 1880-1890. Les Bara, vaincus, perdent alors tout pouvoir par rapport aux Riya qui, en plus de leurs pouvoirs religieux de maitres de la terre, heritent du pouvoir politique. Adia et Bara emigrent alors vers la region de Massakori.
Ainsi , a partir du XLXeme siecle, c'est une periode extremement troublee que va vivre la region du Kanem. Aux conflits intemes entre cites independantes, sajoutent les expeditions desKogona, des Ulad Sulayman ou des Ouaddayens et c'est dans un clirnat de guerres endemiques que s'acheve le siecle. A plusieurs reprises, Mao tente de briser 1'independance de Dibinintchi, Bari et Ngouri comme elle a brise celle des Kajidi ou des populations de 1'ouest. Dans ce contexte, chaque belligerant cherche des alliances exterieures, soit aupres des nomades arabes ou goranes, soit aupres dAbbeche qui en profite pour asseoir sa domination sur le Kanem. Quel fut, dans ce contexte, le role de la Sanussiyya ?
Mais, autant la guerre fit ragę, autant les alliances entre archers et lanciers se renforcerent au sein de chaque Cite-Etat. Ce n'est qu'avec la conquete franęaise et la misę en place du pouvoir kogona qui en resulta sur
Feu Al Hadj MBODOU FOU, Chef de Ngadatiya, entrevue de 1986.