15 LES Rf.FORMES D'ISAAC COMNENE 49
ainsi que des donnśes fournies par les sources — ne nous permet de sup-poser que cette mesure ait prśsentó un earactere absolument gónóral. II est bien plus probable a notre ayis, qu’elle fut aussi utilisóe a des fins politiques, en tant qu’arme contrę les adversaires du basileus, considórós comme ennemis de 1’Etat et, de ce fait, passibles de la confiscation des biens. Peut-etre que les annulations des donations de biens du domaine public ont surtout frappó ceui qui s’opposaient a la politique d’Isaac Comnene et que celui-ci a entendu utiliser, dans son propre intóret et contrę ses adyersaires, les sentiments anti-aristocratiques des couches populaires.
Un second aspect de la róforme financiere pour la restauration et la consolidation du domaine de 1’Etat est le fait qu’elle a frappś dans la plus forte mesure la propriótó fonci^re des monasteres. Cela rósulte pro-bablement de ce que la plupart des aliśnations de biens du domaine de l’Etat avaient ótó consenties en faveur de ceux-ci. L’atmosph&re gónórale du moment et le contenu des sources indiquent que l’annulation des donations fonci^res a revetu, cette fois-ci, un earactere gónóral. Psellos l’affirme nettement: « ... C’est donc ainsi qu’allant de l’avant il ajoute jusqu’aux moines a ses suppressions; d’une secousse, en effet, il abat la plupart des donations faites a leurs śglises et faisant rentrer cela dans le domaine public...»48. Attaleiates eiprime les memes faits avec un surplus de details : « ... U s’occupa ógalement des monasteres qui avaient de grandes et riches propriótós, ne le códant en rien a, celles qui tiennent du domaine de l’Etat...»4fl. Conscient de la grayitó d’une telle mesure, Isaac Comnene eut soin de n’y proceder qu’apr6s avoir ślaboró une thćorie la justifiant, thóorie qui, par la meme occasion, apportait de sóveres critiques £t la vie monastique. Partant du fait que, « monastere » en grec signifie «lieu de mśditation »50, le basileus soutenait que, pour ce qui est de 1’accomplissement de leur mission principale, il est dans son droit lorsque «... U ealcule a ces gens ce qui suffit a leur existence, rendant exaet pour eux le terme de lieu de mśditation...»51. De la sorte, Isaac Comnene entreprenait une yćritable róforme de la yie monastique, d’abord par la suppression de tout ce qu’il considćrait comme superflu : « ... Et leur enleyant beaucoup de cboses et ne laissant aux moines et aux religieuses que ce qu’il imaginait comme devant leur
41 Psellos, II, p. 120: «7tspixpoiexai yip ri 7tXs:w t«v dĆ7rOTSTayp.ivwv xoIę £xe£vti>v vaotę, xal xauxa elę xr]v 87]poaEav &elę oóvxaFi.v... ».
** Attaleiates, p. 61 : «pey£Xa<; xal 7rXoo<Ttaę XTA)Oitę śxóvto>v xal twv -rolę paotXixoię ■^Tjffaupotę avaxeiu£vcov a7toSeoóoaę oóS’ 8Xwę*; Skylitzes Cont, p 643; Zonaras, III, p. 668.
60 C’est-i-dire, q>povxt<TTT)p£ov.
61 Psellos, II, p. 120 . «żxetvoię tó aTroxpd>v croXXoytęeTat, e7taX^0eóoaę auroię tOu aoxr)TT)p£oo x8 6vop.a... ».
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