13 LES REFORMES D'ISAAC COMNENE 47
avait ótó nćgligśe par tous les empereurs depuis Basile II: le maintien du trósor publiąue a un niveau financier correspondant aux nścessitós de Pliltat. Apres son av6nement, le nouveau basileus a du trouver une situation dśsastreuse quant a 1’eneaissement des arrićrós dus au fisc, car sur ce point Attaleiates nous informe que 1’empereur «... agissait en pereepteur sśv6re envers les dóbiteurs du trósor public...»3#. II est probable que la sśvóritó a laquelle se rśfóre l’auteur lui fut imposće par le grand nombre de dettes des contribuables, non payśes par suitę de la nśgligence des organes fiscaux, elle-meme la consćquence de la eorruption toujours plus grandę. De meme, quelques-uns parmi les empereurs antć-rieurs a Isaac Comnene — imitós du reste en cela par les successeurs de celui-ci — ont pratiquś la politique dómagogique, dśsastreuse pour les finances publiques, eonsistant a accorder de temps en temps des amrns-ties fiscales partielles ou parfois meme totales. Une telle politique appor-tait des suffrages au basileus qui la pratiquait, mais elle privait 1’Etat de ressources financieres parfois d’importance vitale.
En troisi^me lieu, on a jugś nćcessaire, pour 1’assainissement des finances publiques, que par la róforme budgćtaire on mette aussi fm a la pratique de plus en plus rópandue des donations impćriales d’argent. C’est en effet a celles-ci que se rśfóre Psellos lorsqu’il constate avec regret que, apres l’av6nement d’Isaac Commene,. « ... sa ligne de conduite, a partir de ce moment, fut toute diffćrente de celle de Michel 1’Ancien : il cassa les donations de celui-ci et jęta bas tout ce qu’il avait fait avec munificence...»40. Cette mesure a du mócontenter au plus haut point 1’ordre sśnatorial, assuróment le plus lśsó, ainsi qu’il ressort de 1’insistance avec laquelle les historiens des gónśrations ultórieures — du XII' siacie — reyiennent sur la question. Ainsi, Zonaras rapporte qu’ « ...il n’a pas meme ćpargnó ceux du sónat...»41. Un peu plus tard, Glykas attribue la chute d’Isaac Comnene a la colere divine provoquóe par «... les prćju-dices causśs au sśnat...»42. Mais la base sociale des mćcontentements parait avoir ótś plus large, puisque les sources mentionnent aussi a ce sujet d’autres catógories sociales; telle Psellos lorsqu’il dit: « ... Aussi le peuple se prend-il a le dśtester et, avec le peuple, une partie non nćgli-geable des estradiots, tous ceux a qui il avait coupó sous le pied l’opu-lence ...»43. Le fait que, parmi les mćcontents, Phistorien ait consignś
3* Attaleiates, p. 61 • «p!apuę £xPł)(A“TLae <popoXóyoę rolę xpe«aTOuai Słjpóaia*, Sky-litzes Cont , p 642
40 Psellos, II, p. 120: «a<pe£XeTO toć aTcep exetvoę SeScóprjTO, xat xaO,sIXev et ti
9tXÓTŁfjiov yaTC7rpcćż;aTO
41 Zonaras, III p. 667: « aXX* ouSe t<Sv tt)<; yepouariaę ecpeiSeTOo.
42 Glykas, p. 604: «. Sta... xaę tt)<; crjyXrlTou dĆ7ro<JTep7;aet<;*
43 Psellos, II, p. 120: £vTeu&ev to te 8t)(jlotixÓv 7rX7)0oę a7rex0cćveTat auTĆp, xal OTpaTŁ6)TĆdV oux oXiyov ti (jiepoęt; Zonaras, p 667.