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LES DŹTERMINATIONS ESSENTIELLES
trine de saint Thomas, et celle de ses predćcesseurs immediats. Plus que simple homogeneite, continuite parfaite: notre Docteur s’approprie et s’assimile les richesses acquises au cours des spe-culations scolastiques anterieures. De cet apport de la tradition, il a gardę 1’ordre des yaleurs. En effet, on a pu remarquer que chez elle il y a une notion qui est toujours au premier plan: lobli-gation de donner son superflu, de quelque maniere qu’on le prouve, soit par le fait qu’on est administrateur du Maitre absent (P. de Poitiers), soit par des textes scripturaires, v. g. celui des deux tuniques (Pierre le Chantre) ou celui de Mt. 5: qui petit a te... (Alex. de Hales) ou celui de Luc 11: quod super est (S. Bonaven-ture), soit enfin d’une maniere nettement philosophique avec un terme de ł’£cole: ratione superfluorum (Albert le Grand). Ce n’est qu’en cherchant a determiner davantage, en se posant des cas et des sous~questions, que la notion de necessite s’est intro-duite dans la determination de 1’obligation, et donc secondai-rement.
(Hurter, Nomendator, t. IV, 204); mais dans ses nombreux ouvrages (Gui-lidmi Aberni opera omnia, Venetiis, 1591) on ne trouye sur 1’aumóne que quelques notions eparses ici et la, et sans grand interSt, sauf son ćtude des rapports entre la misericorde et la justice au traite De Viriutibus (p. 172); v. g. au traite De Fide une definition (p. 14), ou encore a la fin du traite De Exlrema Unctione, la meme definition reprise et expliquee: « omne bonum quod iniuitu pieiatis aliis jeceris eleemosyna inielligitur » (p. 525). Cest le « sub piełate aułem comprehendilur omnis eleemosynarum largiłio » de 2« 2«e,
32, 5, ad 4.
De meme GUILLAUME PfiRAULT, O. P., dont la vie nous est a peu pres inconnue, mais qui fut celebre vers 1250 par sa Summa aurea Cirłutum ac Ditiorum. On trouve chez lui de splendides exhortations & l*aum6ne, a laquelle il consacre toute une etude ex professo (Guillelmi Peraldi, O. P., Summae Virtułum ac ciiiorum Tomus /, IIIac Partis princ. Tract. V, pars XIV«, Lugduni, 1668, p. 369 sq.), mais le tout est traite en ascćte fort etran-ger aux preoccupations des moralistes de son temps.