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LES DfiTERMINATIONS ESSENT1ELLES
III. — Troisieme texte
Or, voici qu’a la dispute extraordinaire de Noel 1257 \ donc en toute vraisemblance un peu apres l’explication du chapitre V de saint Matthieu, puisqu’il a ete commence a la fin de l’ete 1256 1 2, on pose au jeune maitre en theologie un cas de conscience dont la solution precise suppose une doctrine ferme sur 1’aumóne et son obligation rigoureuse: Utrum ille qui non dał pauper i petenti, si habeat de superfiuo, peccet (Quod. 8, a. 12). Ne s’agit-il pas de v6rifier dans un cas concret le temps ou urge 1’obligation du precepte et 1’application du Qui petit a te, da ei? Voici la re-ponse:
Respondeo dicendum, quod circa hoc distinguendum est. Sup-posito enim quod aliquis habeat de superfiuo et respectu individui et respectu personae, quod łenetur pauperibus erogare; aut videt in paupere petente evidentia signa extremae necessitatis, aut non. Si videt, certum est quod tenetur dare, et peccat non dando... Si vero non appareant; tunc non tenetur dare pauperi petenti; quia quam-Di5 teneatur dare superfluum pauperibus, non tamen tenetur omnibus dare, nec huic dare; sed tenetur distribuere secundum quod sibi visum fuerit opportunum. Nec tenetur inquirere...
On voit la position franche. On prend le cas teł que pose: ce riche a du superflu, mais on precise ce superflu: c’est du superflu d’etat. L’expression employee ne le dit pas formellement, puis-qu’elle peut s’employer pour le superfluum citae, comme nous l’a explique larticle 4 des Sentences; mais le contexte l’exige: il s’agit
Nous prenons ici la chronologie du P. Mandonnet (« Saint Thomas, createur de la dispute quodlibetique », dans Rei), sc. th. ph., 1927, p. 38); le P. Synave, O. P., place ce Quod. VIII a Noel 1256 (Recue Thomiste 1926, p. 43-47); le P. Pelster, S. J., entre 1256-1259 (Gregorianum, X (1929), p. 71);
Mgr Grabmann se contente de transcrire les trois chronologies sans com-mentaire (ouv. cit., p. 284).
Voir Grabmann, ouv. cit., p. 253.