12 LES DĆTERMINATIONS essentielles
parć aux differentes lois, eternelle, humaine, naturelle, positive; mais toutes ces notions sont derivees de la premiere et en con-servent la caracteristique essentielle. La loi eternelle, ce sera le principe supreme de Tordre universel, la raison supreme du mou-vement des creatures, 1’archetype de toute loi, la formę qui im-prime a tous les etres leur orientation vers leurs fins naturelles. La loi naturelle est une participation de cette loi et par la 1’ordre morał est integrć dans 1’ordre universel; et elle gardera ce carac-tere primordiał d’etre un principe d’ordre. Tous les etres crees sont de par leur naturę doues de principes qui non seulement produisent des actions naturelles, mais encore ordonnent ces ac-tions a la fin qui leur convient; chez les etres doues de raison, ces principes ou formes d’action (faculte appetitive et cognitive) re-ęoivent leur determination propre de la connaissance de leur fin et des moyens en rapport avec elle (IV Sent., d. 33, q. 1, a. 1). Ils ont pour s’orienter une lumiere propre, qui dirige la volonte, lumiere rationnelle, qu’on appelle la loi naturelle, ou le droit na-turel:
... quaedam sunt leges quae ipsi rationi sunt inditae, quae sunt prima mensura et reguła omnium humanorum actuum... et hae leges jus naturale dicuntur (III Sent., d. 37, q. 1, a. 3).
La loi naturelle est donc la lumiere de la raison naturelle, le principe de lmclination de la faculte appetitive et non celle-ci; aussi avant meme d'envisager la loi eternelle, « saint Thomas trouve-t-iI dans la loi naturelle ainsi comprise un principe suffi-sant d,explication dans la tendance interne de 1’etre a conquerir commun, est formellement une Ratio, l’« idee» de 1’acte a accomplir» (J. Th. Delos, O. P., dans Remeignements łechnigues en Appendice a la Somme Theologique de saint Thomas d’Aquin. La Justice, tome premier 2“ 2*e, questions 57-62, trąd. fr. par M. S. Gillet, O. P., £d. de la Revue des Jeunes, p. 229-230).