14 LES DŚTERMINATIONS essentielles
fin meme est la raison naturelle; lautre qui s’attache aux moyens
est la raison prudentielle (in III Sent., d. 33, q. 2, a. 3; a. 4, sol. 4).
Ainsi 1’aumóne a quelque vertu qu’elle appartienne tombe de ce chef sous la loi naturelle. D’aiIIeurs, tous les ades de vertu y tombent aussi, non pas en tant que tel acte bien concret in sua specie, pose par la raison prudentielle dans les circonstances con-cretes donnees, mais formellement, parce que vertueux, parce que agir secundum rationem naturalem est precisement le role de la vertu, inclination naturelle a bien agir (1* 2*e, 94, 3).
C’est clair: un acte est vertueux en derniere analyse grace a sa conformite avec la raison, formę de l homme; et des lors qu’on veut faire un acte vertueux, la raison naturelle exige qu’on le fasse en conformite avec elle; et tout acte mauvais est par la meme contra lo.ge.rn naturae. Dans Taumone comme dans le jeune, il y aura une partie qui tombera sous la loi naturelle (in IV Sent., d. 15, q. 3, a. 1, sol. 4). II reste donc que 1’acte d*aumóne doit etre pose en conformite avec celle-ci, pour etre simplement vertueux, pour etre moraliter bonus. Mais doit-il etre pose, est-il commande ?
Saint Thomas en marque 1’obligation en ajoutant au mot lex naturae le terme revelateur: cadit sub praecepto legis naturae 1. Et de fait praeceptum importat applicationem legis ad ea quae lege
regulantur (1* 2*«, 90, 2, ad 1). Dou viendra cette applicatio
legis? Ici, c’est la doctrine des conseils evangeliques, misę plus
Saint Thomas le fait regulierement, meme pour la loi positive: v. g.
h 2ae, 92, 1 et 2; q.' 96, 2, ad 2; q. 96, 3, ad 2; q. 99, a. 1; q. 100, a. 9; 2*
2“, 122, 1, ad 1. II distingue lex et praeceptum: 2* 2ae, 196, 8, ad 2un»: « Non omnia quae continenter in lege tradenlur per modum praecepti)). Et pour la loi naturelle: v. g. IV Sent., d. 33, q. 1, a. 1, ad 2: « Unde palet quod illa quae lex naturałis diciat, quasi ex primis principiis legis naturae dericata, non habent vim coadicam per modum praecepti absolute, nisi postquam lege dicina et humana sanciia sunt)).