38 LES d£terminations essentielles
Mais par ailleurs la theorie reste substantiellement la meme avec ses deux sources d’obligation distinctes, basees sur les deux grandes determinations a entendre disjunctite; et cela d’autant plus qu’elles apparaissent ici presque sans relation l’une a 1’autre, le principe fondamental de la destination des biens terrestres (appelee providentielle), pour les necessites de la vie, la sienne et celle des autres, n’etant formellement indique que dans la solu-tion a une difflculte, et restant implicite dans l’expose generał.
Les autres explications fournies a la question 32 confirment bien cette affirmation. En effet, la troisieme objection, qui est exactement celle des Sentences, mais beaucoup plus serree puis-qu’on y ajoute une serieuse raison venant du superflu, force saint Thomas a indiquer de nouveau le temps ou urge le precepte:
Ad tertium dicendum quod est aliquod tempus dare in quo mortaliter peccat si eleemosynam dare omittat, ex parte quidem recipientis, cum apparet evidens et urgens necessitas, nec apparet in promptu qui ei subveniat; ex parte vero dantis, cum habet superflua quae secundum statum praesentem non sunt sibi neces-saria, prout probabiliter aestimari potest.
Cest bien la d’une part le superflu d’etat, et d’autre part l’extreme necessit6; dans l’expression ctidens et urgens necessitas, le mot ecidens rappelle le signa evidentia du Quod. 8, a 12, et le mot urgens le sustentari non potest de 1’article etudie.
C) Mais il n’a pas encore ete dit s’il fallait donner son super-fluum vitae ou necessaire d’etat au cas de l’extreme n6cessite, comme l’avait fait 1’article de fond des Sentences; demier point a verifier. Nous aurons sans doute la reponse dans larticle sui-vant (a. 6) ou lon se demande si Ton doit faire 1’aumóne de son necessaire; parallele de 1’article 4 des Sentences. C’est comparer les exigences du precepte et celles du necessaire dont la notion meme marque une limite naturelle a ne pas depasser; c est ce