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concertation et du chantier de revitalisation a institutionnalise cette habitude. Par ailleurs, la victoire dans ce conflit qui a oppose 1’ensemble des groupes a la municipalite et a la grandę entreprise a engendre un sentiment de fierte chez les Michelois. Le fait que ce conflit ait dure plusieurs dizaines d’annees a rendu ce sentiment de fierte encore plus fort. En defendant leur quartier, les Michelois ont developpe une conscience territoriale et un sentiment d^łappartcnance. Ceci a aussi eu pour effet de creer des valeurs communes, dont le recours a la concertation citoyenne.

Cependant, aprćs la victoirc dans le conflit les opposant a la municipalitć, on constate une baisse de la mobilisation des Michelois. Ce phćnomene est classique, la fin d’un conflit social ayant dure assez longtemps a generalement pour effet de faire chuter la mobilisation citoyenne aprćs sa resolution. Ainsi, le Saint-Michel de 1’apres-conflit se caracterise par un milieu communautaire fort et soudć, bien conscient des priorites de la population, mais, egalement, par un certain repli communautaire. La cohesion sociale « de combat» laisse place & un vide; le quartier a besoin de grands projets pour capitaliser les gains de 1’apres-conflit. Cest dans cc contexte social que le projet de la Tohu va apparaitre au debut des annees 2000.

3.3.4 : La Tohu : un projet

Si la Tohu apparait physiquement a Saint-Michel en 2004, la discussion autour de sa conception datę dc 1999. Ce concept va beaucoup evolucr avant de conduire au projet qui va le faire naitre. Au depart, il s’agissait uniquement de mettre en place une cite des arts du cirque afin de repondre aux besoins d’infrastructures de creation et de diffusion d’un milieu artistique en plein essor au Quebec. Le but est de róussir a crćer un lieu qui puisse contribuer au dćveloppement ćconomique du cirque par ses infrastructures de production, de cróation, de formation, de recherche et de diffusion. Au dćmarrage, le projet porte uniqucment sur la