8 LES DĆTERMINATIONS ESSENTIELLES
Jer, ora (2* 2«, 32, 2). Toutes ces necessites peuvent dailleurs sappeler d’un seul nom, la pauvrete, et tout don qui les soulage aumone, par cette habitude toute naturelle de designer Taction par son objet.
Toutefois, le probleme le plus etudi6 de 1'aumone spirituelle sera celui de la correction fraternelle, et dans 1’aumóne corpo-relle, celui de la subvention par un don en naturę. Pour cir-conscrire le debat nous nous attacherons a cette demiere unique-ment, sans negliger les lumieres que nous fournira la comparaison avec les premieres. Par ailleurs, saint Thomas lui-meme, tout en laissant au terme d’aumóne corporelle sa pleine compr6hension, insiste peu sur certaines especes, qui ne presentent guere de difficultes, comme visiter les infirmes, ensevelir les morts. II parle le plus souvent d’un don en naturę, de quelque chose de tangible, ternom les cas de conscience qu’il se pose: peuton faire laumóne de iniusłe acquisitis, ou la faire quand on n'a pas le domaine de ses biens, ou aucun bien; on ne voit pas en effet ce qui empecherait un moine, un mineur ou une 6pouse ou un do-mestique d’ensevelir un mort, ou de visiter un malade.
II ne faut pas trop restreindre non plus le don en naturę a un don en argent, bien que Targent, d’apres Aristote, contienne vir-tuellement tout ce qui est necessaire a la vie (in IV Sent., d. 15, q. 2, a. 3, sol. 1, ad 5). C’est la maniere habituelle de soulager le prochain indigent, mais ce n’est pas la seule.
Cette deńnition de 1'acte daumóne bien comprise ne nous amene-t-elle pas a faire une constatation ? Elle manifeste une relation entre un don et une misere, un don ordonne a soulager une indigence; mais n'est>ce pas deja une rectitude, une bonte ? Et donc cet acte qui comporte dans sa notion meme une rectitude se rattache certainement a quelque vertu, puisque celle-ci est un