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M. lc President. — La parole est a M. Corni-glion-Molinier.

M. Corniglion-Molinier. — Monsieur le President, mes chers collegues, le discours plein d’un talent qui s’affirme chaque jour davantage de mon ami M. Maurice Faure, la remarąuable et elonnante leęon de droit de notre cher president M. Dehousse — mon Dieu ! mon cher president, pourquoi la plupart de mes anciens professeurs de droit n’avaient-ils pas votre art de rendre clairs les problemes les plus difficiles, j’aurais ete un bien meilleur eleve ! — le discours de notre ami M. Battista, ces trois interventions ont fort bien pose le probleme qui nous occupc au-jourd’hui ici, elles nous ont meme fait entrevoir la possibilite d’ameliorer notre destin, idee qui surprendra mon vieux camarade Andre Malraux. Si j’ajoute a cela la flamme de notre cher col-legue M. Bohy, la sagesse de M. Le Hodey et de Mme Probst, l’expose de M. Shuijt et les avis in-teressants et nombreux des autres orateurs, y compris quelques details de 1’orateur qui m’a precede, je puis affirmer que tout a ete dit.

Mon intervention portera surtout sur le rap-port de M. Metzger, qui a tres bien vu les problemes actuels qui lient les Etats africains a notre Communaute europeenne.

Je me permets toutefois de penser qu’il y manque peut-etre 1’accent neccssaire pour sou-ligner l’extreme urgence qu’il y aa empecher la soudure entre l’Afrique et 1’Asie, « immense et indestructible», comme disait recemment un celebre homme d’Etat, fort connu actuellement en France et dans le monde entier.

II faut, en effet, des institutions politiques sagement pensees et mises au point pour que l’Eurafrique puisse vivre. Nous voyons deja s’ebaucher dans cette Afrique de petits en-sembles qui grandiront a l’exemple de notre Communaute europeenne continentale, tels l’En-tente qui est centree sur la Cóte d’Ivoire, 1’Union equatoriale formee par le Tchad, la Republique Centre-Afrique et le Congo, et le Mali groupant le Senegal et le Soudan.

Sans etre oblige de croire a la generation spon-tanee, il faut bien constater que ces Etats tres jeunes, nouveaux-nes meme dirais-je, sont attires les uns vers les autres, se coagulent, s’unissent pour forger eux-memes un destin qu’ils ne veulent pas laisser au caprice du hasard.

Tres peu d’hommes d’Etat ont su prevoir le deroulement des evenements qui ont l’Afrique pour theatre. L’un de ceux-ci est parmi nous.

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Je suis heureux qu’il ne soit pas aujourd’hui dans un ascenseur ! (Rires.) C’est mon excellent ami, M. le president Pleven, qui, en 1944, a Brazzaville, en des heures douloureuses, en veri-table homme librę et en grand homme d’Etat, avait deja dessine les contours et la structure de l’Afrique futurę, dans un monde cependant a l'epoque en complet bouleversement.

II avait ete distraitement ecoute, ce qui est le sort reserve a tous ceux qui, comme lui, savent se montrer clairvoyants. A cette epoque, il y a pres de vingt ans, alors que tant d’annees lourdes se sont deroulees depuis, il a permis a quelques-uns d’entrevoir que l’Afrique etait une proie tentante pour cette immense Asie a ia-quelle je faisais allusion.

II faut aux gouvernements africains actuels un reel courage, un courage politique pour re-sister a l’appel de certaines sirenes de 1’Est, charmeuses et entreprenantes.

Mes chers collegues, je crois qu’il nous faut craindre que ces memes gouvernements africains, recemment promus a 1’independance, ne pretent ae plus en plus une oreille attentive a ces voix cnchanteresses de rExtreme-Orient. C’est pour-quoi il faut des institutions suffisamment solides a la futurę Eurafrique pour eviter aux nouveaux promus noirs la tentation rouge ou jaune.

Or, je suis oblige d’observer que les rapporls excellenls du groupe de travail et de la Commis-sion politique n’ont pu aller tres loin dans l’in-dication de ce qui pourrait etre fait pour assurer parmi nous la representation des nouveaux Etats africains. Je ne leur en fais pas reproche, car je connais les difficultes du sujet et ils ont bien voulu nous convoquer, mon ami M. Vial et moi, pour nous demander notre avis.

Je souhaiterais que lorsque les propositions sur lesquelles nous deliberons seront soumises au Conseil de ministres, 1’Assemblee prenne elle-meme lłinitiative de signaler cette lacune. Pourquoi ne suggerait-elle pas au Conseil des ministres que celui-ci lui confie 1’etude de ce probleme ? Je suis persuade que personne ne pourrait le faire mieux.

Ce probleme, je vous en supplie, il ne faut pas le laisser sous silence. J’y insiste, certain cTinterpreter exactement 1’opinion de ceux de mes collegues qui siegent ici pour les pays d’ou-tre-mer. Je vous le dis : il ne faut pas perdre un jour, car l’evolution de TAfrique est verti-gineuse et dans la definition de relations nou-

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