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tant entre 1’śpilogue du livre de Philippe le Moldaye et celui de l’« Octo-śque » (1510), du « Tśtraśvangile» de Macaire et de l’<( Euchologe » de D. Liubavici constituerait un argument en faveur de ceux qui sou-tiennent que le «Tśtraśvangile » de 1546 a śtś imprimś & Tirgovi§te. En effet, les textes sont identiques, mais cette identitś s’arrete lors-qu’il s’agit d’indiquer la datę de l’impression, lorsqu’apparait le chan-gement que nous venons de signaler ci-dessus. II ne faut pas oublier, de plus, que le texte de base de 1’śpilogue śtait pareil dans la plupart des śditions cyrilliques dans notre pays au cours du XVI-śme siecle. Et l’on sait pourtant, ainsi que nous l’indique 1’śpilogue, que la majoritś de ces śditions ont paru a Braęov (Coresi ou Calin) et a Alba Iulia (Lorintz). Ainsi l’identitś ou plutót la grandę ressemblance entre l’śpilogue du «Tśtraśvangile ⁱ> de Philippe le Moldaye et ceux des ouvrages mentionnśs ci-dessus ne saurait constituer en soi aucune preuve a 1’appui de 1’hypothśse que ce livre a śte imprimś en 1546 a Th‘govifjte.

Dans une śtude rśalisśe en compagnie du professeur Dan Simo-nescu, nous avons signalś dśja que Philippe le Moldaye avait reproduit intśgralement le texte du «Tetraśyangile » de Macaire datant de 1512. La reproduction śtait a tel point fidśle, qu’au long de dizaines de pages, Philippe le Moldaye imprimait lettre aprós lettre le texte pris dans les pages respectives du livTe de Macaire ³⁰. II existe toutefois une diffś-rence dont nous avons parlś dans 1’śtude prścitśe : on trouve autant dans la prćface a l’śvangile selon S. Jean, que dans tous les «Tetraś-yangile» orthodoxes sans excepter celui de Macaire, une phrase bien connue concernant la nścessitś de la puretś orthodoxe et de la lutte contrę les hśrśsies; or, cette phrase manque dans la prśface a l’śvangile selon S. Jean du « Tetraśvangile » imprimś par Philippe le Moldaye en 1546. Quelle explication trouver k pareille omission, si en vśritś ce « Tśtraśvan-gile » de 1546 avait śtś imprimś a Txrgovięte dans la ville meme ou se trouvait le siege mśtropolitain ? Evidemment il n’y a pas de justifi-cation possible. La situation apparait toute diffśrente s’il s’agit de Sibiu. La Rśforme luthśrienne avait triomphś dans cette ville et dans ce climat, il śtait non seulement naturel mais aussi indispensable que l’on śliminat une phrase par laquelle on prechait une lutte acerbe contrę les hśrśsies. Du point de vue de 1’Eglise catholique, tout autant que de celui de 1’Eglise orthodoxe, la Rśforme luthśrienne constituait une hśrśsie. Les fidśles luthśriens de Sibiu auraient-ils pu admettre que l’on imprimat chez eux un ouyrage dans lequel on incitait a la lutte contrę les nouyelles religions ?

³⁰ L. Demśny et D. Simonescu, Un capitol important din uechea culturd romdncascd (Tetrazoanghtlul. Sibiu, 1546) (Un important chapitre de la culture roumaine ancienne — Le Tćtraćvangile. Sibiu, 1546), « Studii ęi cercetari de documentare §i bibliologie Supplćment au n° 1 pour 1'annće 1965, p. 11.