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]e «Catćchisme roumain luthćrien» de 1544 et l’« Evangóliaire slavo-roumain ».
Les discussions portćes autour de ces problemes dans la littćrature de spścialitó roumaine, aussi bien que dans celle ćtrang^re, ne sont pas de datę rćcente. Nous ne retiendrons ici que les points de vue ayant bćnó-ficić d’une plus large audience. N. Iorga indique ainsi que l’śdition du « Catćchisme» a ćtó Poeuyre « d’un certain Philippus Maler, un peintre qui avait des relations parmi les Rouinains de Valachie ou il s’ćtait rendu frćquemment en mission, ce qui dćmontre qu’il connaissait bien la langue du pays »\ N. Iorga a ćtć le premier a parler de 1’impression du «Cató-chisme» avec des caracteres en provenance de Tlrgovi§te a. II n’a jamais mis en doute que c’est bien Philippus Pictor qui a óditć ce « Catćchisme », s’appuyant sur Paffirmation catógorique des sources.
Nerva Hodo§, principal collaborateur de Ioan Bianu dans l’ćlabora-tion de la trós importante Bibliografia romaneasca veche (Bibliographie du livre ancien roumain), considćrait que «la ville de Sibiu a ćtó 1’endroit ou a ćtó imprimć le premier catćchisme en langue roumaine a caracteres cyrilliques sur Pinitiative des autoritós municipales saxonnes de eette localitó » et que Philippus Pictor en a ótó non seulement 1’ćditeur, «mais que c’est toujours lui, — de son vrai nom Maler —, qui doit etre 1’auteur de la traduction » 1 2 3.
L’hypoth£se de 1’ćdition du « Catechisme» de 1544 a Tirgovifjte a ćtś lancóe en premier par le chercheur saxon Adolphe Schullerus, dans une ótude parue en 1921. Repoussant comme inyraisemblable 1’affirma-tion de N. Iorga, suivant laquelle Philippus Pictor aurait amene des caracteres cyrilliques d’imprimerie de Tirgovięte a Sibiu pour y imprimer le « Catćchisme », il soutient que Philippus Pictor a ćditś cet ouvrage a, Tirgovifjte meme, suivant les dispositions reęues de la part du magistrat de la ville de Sibiu. Selon cet órudit saxon, aPoccasion d’un deses voyages a la coui' princiere de Tirgovięte Philippus Pictor aurait emportó le«Ca-tćehisme» luthśrien traduit en roumain et aurait procódć a son impres-sion en cet endroit ou il se trouvait en mission diplomatique4. Andrei Birseanu accepte autant 1’opinion de N. Iorga que celle de A. Schullerus, en affirmant que « bien qu’il existe en cette ville (Sibiu — L. D.) une typo-
N. Iorga, Jstoria literatur ii religioase a romdnilor pinó la 1688 (Histoire de la littć-rature religieuse chez les Rouinains jusqu’en 1688), dans Studii si documente ..., vol. VI1% Bucarest, 1904, p. 65.
Ibidem, p. 66.
Nerva Hodoę, Un fragment din Molitoelnicul diaconului Coresi. 1664 (Un fragment de TEuchologe du diacre Coresi. 1564) dans Prinos lui D. A. Sturdza (Hommage k D. A. Sturdza), Bucarest, 1903, p. 236.
Adolphe Schullerus, Luthers Katechismus und Agenda in rumanischer Sprache, « Korres-pondenzblatt des Vereins fur Siebenbiirgische Landeskunde *, XLIV (1921), n°* 1 — 2r p. 57 — 61.