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« Elle avait etc donnće par M. Tanguy de Saint-Georges (1), connnandant un yaisseau lors de 1’occu-patiou des Ileś dc Snintc Marguerite (1): car, comme los soldats etaient occupds au pillage, un capilaine hćrćtique se saisit d'une image de la Sainte Vic;rgc, qu’il trouva dans le tresor d unc Eglise, et la jęta par terre, pour en rctenir la cliasse, qui ćtait toute d’or; ce quc voyant Ic seigneur de Saint-Georgcs, il la releva de terre, pour la garder avcc honneur. En-suite de quoi, prenant congć du capitaine huguenot, il 1’embrassa; et comme leurs deux tćtes ćtaient jointes ensemble, celle de l'herćtique fut emportće, d’un coup de cnnon, qui lun encore un homme qui Ie suivait, sans que le seigneur de Saint-Georgcs reętit aucun mai. II s’en crut entiórement redevable i Notre-Dame, et mćdita, i son relour, de faire rendre son Image tous les hunneors qui seraienl en son pouvoir, vu memc que, par sa protcction, il avaU ćchappe a plu-sieurs autrcs perils pendant son voyage. Pour cctte Pm, il la donna A ce -monasterc de Saint-Pol, lequel en reęut de tres grands biens et tout le pays aussi. 1 Avant le depart des Ursulines pour l’exil, en 1907, la dćvotion envers la Viergc Noire ćtait fort vive a Saint-Pol menie et aux alentours. On la vćnćrait sur-lout comnie Patronne de la bonne mort. La stafuette ćtait souYent dejuandee par les familles, Iorsque l’un des inembres se trouvait a Pagonie. AujourdMiui encore, des personnes pieuses entrotiennenl, constanimcnt.des lampes alltimees, devant son rcliquaire d’argent. Elle
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reęoit toujours le dernier soupir des religicuses, qui ont, cn cette Protectrice celeste, la confiancc la plus justifiee. .
Elles aiment, entre mille traits, & citer ce prodigc relatć dans leurs Chroniques:
Pendant l’hiver de 1041, un grave incendie eclata par suitę de la nćgligence d’une filie tourićre. < II fut eteint par les soeurs, sans autre aide que l’invisible main de Notre-Dame du Vrai Secours, qu’elles avaient invoquće et aussi la glorieusc Sainte Barbe. La Supć-rieure en fit faire de puhliques reconnaissances dans ia Communaute. >
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Apres avoir payć au seigneur de Keravcl les 12.000 Iivres convenues, la R. M. Prieure, Chtude de Ke-rouartz, se mit immćdiatement a l'oeuvre. Une cha-pelle fut rapidement bAtie; la tnaison, amenagće en couvent, fut livrće le 29 Septembre 1044. Sur le dćsir exprimć par Mgr Robert Cupif, qui les comblait de ses liberalitćs, les religicuses n’y firent leur entree solennelle quc’ le 9 Juillet 1645.
Ce jour-li, se cćlćbrait, & Saint-Pol. la dćdicace le Peglisc cathedralc et, i cette occasion, des groupes de fideles,’ accourus des paroisses voisines avec leur clerge, s’y donnerent rendcz-Yous, comme d’habitude. L’Eveque ordonna qu’une procession generale eut lieu pour accompagner le Saint. Sacreraent, lors de la sortie des religieuses. U fit tapisser les rues, ranger le peuple en haie et placer des gardes de distance en distance, afin d’ćviter le trouble et la confusion.
Aprćs Yepres, le prćlat, entourć de ses prćtres, se dirigea Yers la maison prćbendale (1), ou ćtaient ins-tallees les Ursulines, depuis unę quinzaine d’annćes.
(1) Sans doute, la inaison dc 1’archidiacre Christophe dc Les-guen, le grand bienfaiteur des Ursulines. — (St-Pol-de-Leou. — Notes. — Ab. G. Pondaven, p. 100).
(!) II ćtait originoirc de Ploucscat — (M. Pondavcn), « Notes, p. 99). — 11 existe encore. dans cette paroisso. prćs du \ manoir dc la Landc. un vieux mnulin dit de Saint-Georgcs. (Lettre de M. Pahhć Le r.lćao1h. vioairc Plouescot).
U) LMIc de Sainte Marguerite csl une des Ileś de Lćrins. sar la cfite Sud-Ouest du dćpurtement des Alpcs-Maritimca. HUc fut reprisc aux Espngnols, en 1G37.