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LOFFRANDE DE L ENCENS ET DE L OR
a le reconstituer. En tout cas, le rerem avait etć cree par Ptah i0, fondu par Totenen 31, fondu en or par Bai’-neb-hy32. C’etait donc aussi un produit d’orfevrerie.
Mais ce n’etait pas seulement un bijou, il etait pourvu de tous ses produits-precieux (ssw)33; ils consistaient d’abord en 'ntyw, mais aussi en ti-sps, hdw, mdl et hknw. Nous conservons pour 'ntyw la traduction proposee par Lieblein 34 en 1910 et confirmee, nous semble-t-il, par Jequier35 et Chassinat36, tandis que Lucas37 et Steuer3H ridenlifient alamyrrhecomme le Wórterbuch. Nousavonstentćd'obtenir quelque lumićre, en notre cas particulier, du cóte de Tanalyse chimique. M.G. Privat, Professeur a la Faculte de Pharmacie de Montpellier, avec la collaboration de Mile le Professeur Hamelle, a bicn voulu proceder a 1’analyse de la poudre contenue dans le recipient en or du rerem de Dendara. Voici le resultat de ce travail: «Ce produit n'est pas de Tencens. II est pres-qu’cssentiellement compose de matierc minerale. Le taux de matiere organique ne depasse pas 3%. II est compose de 94% de carbonate de calcium, avec une petite quantitć de silice librę (2,8%) et de traces de fer (0,07%) et de magnesium indosables... Je serais tente de croire a de la poussiere de roche calcaire...». Ce contróle etant decevant, il faudra revcnir peut-etre sur ridentification de V'ntyw9 mais nous nc le pouvons en ce travail consacre essentiellement au rerem.
Si Ton admet donc l’equivalence ’ntyw= oliban, ce dernier mot designe la resine tiree d’une incision de 1’ecorce d'un petit arbre, le Boswellia Carterii, qui pousse en Erythree, dans les Somalies et en Arabie du Sud39. II y avait plusieurs especes d’oliban et en particulier, Póliban sec (ntyw sw) qui apparait dans nos textes40. II est appelć aussi mśr41, comme dcux des sortes d’oliban signalees a Edfou42 et parfois mćme il parfume une huile liturgique :J*offrea ta face parfaite Phuile au doux-parfum d'oliban sec de premiere ipiali te43. Cette huile est connue et signalće pour differents usagcs. II est probable qu’on pouvait en emplir les deux boules d'or du rerem qui etaient etanches.
30 DOC. VI
31 DOC. VI. formule.
32 DOC VII. Ce mot^rarapr^ se retrouvc a Dendara V. 82. 14; ż Edfou. III. 187. 10; a Karnak. Urk VIII. 7. 13. C’est une ćpithćlc dc Ptah assez rarc. Cc dicu chtonien etait aussi Seigncur du ciel, cf. Sandman-Holmberg. The Cod Ptah, chap. IX.
33 DOC. VI. = Dend. III, 151. 1-2.
34 I.e mot ’nty n’indique pas la myrrhe, mais encens, oliban. Christiania. 1910.
35 Sphinx 16. 24 są. et lii TAO 19. 142 sq.
36 Le Mystere d Ostris au mois de Khoiak, I. p. 217-23.
3' Ancient Egyptian Materials A* ed.. p. 92-3.
3H Myrrhe und Siakie, Wicn 1933.
39 Bcillc, Botanique pharmaceutique, II, p. 622*3. Cc n’est pas autre chose que de lenecns pur.
40 Le DOC. VI precisc que le rerem est rempli d*oliban sec. Dend. Ili. 151.1 et 4.
41 Dend. IV, 70,16= DOC. VII et Dend. IV. 70. 17.
42 E. II, 206, 6 et 15 = Jequier. III TAO 19, 151. n" 8 et 13.
43 B<q ndm ‘ntyw sw m tpy, DOC. VII. Dend. IV. 70. 16-7.